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Oviedo s’amuse

Oviedo
Teatro Campoamor
01/01/2018 -  et 2* janvier 2018
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Casse-noisette: Suite, opus 71a
Johannes Brahms : Danses hongroises n° 1, n° 5 et n° 6 (arrangements)
Johann Strauss (fils) : Die Fledermaus: Ouverture – Perpetuum mobile, opus 257 – Unter Donner und Blitz, opus 324 – Tritsch-Tratsch-Polka, opus 214 – Champagner-Polka, opus 211 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Joseph Hellmesberger (fils): Danse diabolique

Oviedo Filarmonía, Oliver Díaz (direction)


(© Stéphane Guy)


Les débuts d’année sont depuis quelque temps déjà l’occasion de constater un aspect curieux de la mondialisation galopante: la multiplication des concerts «du nouvel an». Le concert du Musikverein aura ainsi été un formidable produit d’exportation au point de créer des traditions, là où il n’y en avait nullement. Aux Asturies par exemple, Oviedo a son concert, Gijón le sien et la troisième grande ville de la Principauté, Avilés, n’a pas voulu être en reste. Le succès est en tout cas au rendez-vous à chaque fois. A Oviedo, le même programme est ainsi proposé deux fois, les 1er et 2 janvier.


Les pièces étaient naturellement légères et pétillantes, aux bulles simplement plus ou moins fines, le tout n’étant cependant en rien espagnol alors qu’il existe naturellement de nombreuses danses ibériques absolument délicieuses.


Après l’habituel appel à éteindre les téléphones portables en espagnol et... en bable, acte parfaitement démagogique envers une minorité agissante et particulièrement exaspérant alors que ce sous-dialecte castillan sans véritable unité et sans patrimoine littéraire n’est quasiment parlé par personne et que tout le monde comprend ici l’espagnol, l’orchestre débuta par le Casse-noisette (1892) de Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893). Le chef, que l’on a déjà vu à plusieurs reprises à Gijón et qui est à l’origine de l’orchestre de la grande ville côtière, veille à ne pas saturer l’espace sonore, le Filarmonía occupant toute la scène, et à maîtriser les tempos. On y gagne en soin et clarté ce qu’on perd en mystère et fantaisie. On apprécie une nouvelle fois la qualité des bois et les cordes, parfois un peu vertes, sont globalement d’une excellente tenue. Les flûtistes sont une nouvelle fois vraiment remarquables et la harpiste, au début de la Valse des fleurs est exemplaire. C’est plaisant et sans accroc. Nul doute que le noyau russe de l’orchestre aura eu toute sa part dans la qualité de la prestation. Une partie du public a en tout cas du mal à résister à la tentation des applaudissements entre chaque mouvement.


Les Danses hongroises de Johannes Brahms (1833-1897) sont beaucoup moins convaincantes. La Première, seule du programme à avoir été orchestrée par Brahms lui-même, a du mal à décoller, les cordes vacillent dans la Cinquième, stridences et lourdeurs affectent la Sixième. Tout cela est quand même assez vulgaire et ronflant. On se demande comment une voisine parvint à... ronfler.


La seconde partie du concert, essentiellement consacrée à Johann Strauss fils (1825-1899), rattrape les choses. L’Ouverture de La Chauve-souris est empreinte d’un charme des plus plaisants, le Perpetuum mobile d’esprit, les roulements de timbales de Sous les éclairs et le tonnerre parviennent à faire changer brutalement les couleurs du mur du fond de scène, la Danse diabolique de Joseph Hellmesberger (1855-1907), qui rappelle parfois la Carmen de Bizet, est l’occasion de montrer que l’orchestre ne craint pas la virtuosité, la Tritsch-Tratsch-Polka nous emporte, la Polka du champagne est tirée au cordeau, une bouteille se refusant toutefois à être débouchée, et le Beau Danube bleu (fond de scène bleu évidemment), un brin poussif au début, finit par nous emporter. Tout cela est finalement bien mené et parfaitement fluide.


Deux bis sont alors annoncés par le chef : la Polka des paysans toujours de Johann Strauss fils et l’inévitable Marche de Radetzky du père. L’orchestre se transformant en chœur populaire dans la première et la participation du public dans la seconde achève d’enthousiasmer la salle et nous met tous de bonne humeur. L’excellence de son niveau est une nouvelle fois confirmée. Il mérite de trouver rapidement un chef titulaire, après le départ de Marzio Conti en juin dernier après six ans de présence marquée par un élargissement du répertoire sinon toujours de finesse.


Prochain concert à Oviedo: Daniel Barenboim, pour la première fois dans la capitale des Asturies, dans des pages de Claude Debussy (7 janvier).



Stéphane Guy

 

 

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