|
Back
Belle soirée de répertoire Vienna
Volksoper
09/03/2017 - et 7, 11, 18 septembre 2017
Carl Millöcker : Der Bettelstudent
Sulie Girardi (Palmatica), Mara Mastalir (Laura), Anita Götz (Bronislawa), Martin Winkler (Oberst Ollendorf), Daniel Ohlenschläger (von Wangenheim), Gernot Kranner (von Henrici), Alexandre Beuchat (von Schweinitz), Jakob Semotan (von Rochow), Michael Havlicek (von Richthofen), Alexander Pinderak (Jan Janicki), Lucian Krasznec (Symon Rymanowicz), Martin Fischerauer (Onuphrie), Boris Eder (Enterich), Otto Beckmann (Piffke), Julian Manuel (Puffke)
Wiener Staatsballett, Chor der Volksoper Wien, Thomas Böttcher (préparation du chœur), Orchester der Volksoper Wien, Guido Mancusi (direction musicale)
Anatol Preissler (mise en scène), Karel Spanhak (décors), Marrit van der Burgt (costumes), Marga Render (chorégraphie)
(© Barbara Pálffy/Volksoper Wien)
Le Volksoper ouvre sa saison en reprenant une production de L’Etudiant pauvre de Carl Millöcker (1842-1899) créée la saison dernière, qui rafraîchit sérieusement l’œuvre pour l’adapter au goût du jour.
Créé en 1882 au Theater an der Wien, L’Etudiant pauvre ne fut donné qu’en 1904 au Kaiserjubiläums Stadttheater an der Wien, ancêtre de l’actuel Volksoper. C’est un prototype de l’opérette viennoise classique, variante intrigue polonaise très en vogue à l’époque. Pour cette reprise, de nouveaux textes et couplets ont été rédigés par le metteur en scène Anatol Preissler et l’Ouverture réalisée par Wolfram-Maria Märtig à partir de thèmes de l’opérette. Pour le ballet du deuxième acte a été interpolée la Mazurka de Coppélia de Léo Delibes.
Si elle reste traditionnelle avec beaucoup de fantaisie dans la direction d’acteurs et dans des décors rudimentaires mais ingénieux de Karel Spanhak, la mise en scène d’Anatol Preissler contient quelques trouvailles comme de meubler l’Ouverture avec une recherche Google Earth pour situer Cracovie dans l’espace, suivie de la projection de cartes postales historiques pour la situer dans le temps jusqu’au début du dix-huitième siècle, à l’époque de l’occupation saxonne. Et comme c’est autour de la libération de cet occupant que tourne l’intrigue, elle comporte force travestissements, intrigues, faux mariages, etc... les ingrédients idéaux d’une excellente opérette qui fut le seul véritable succès de Millöcker. Les costumes de Marrit van der Burgt mélangent la tradition à une fantaisie à la Pirates des Caraïbes pour les costumes des Saxons. De nombreuses allusions cinématographiques pimentent l’action, qui se déroule avec une belle fluidité.
Musicalement la réalisation est parfaite avec une distribution soudée comme on en trouve encore dans ces théâtres de troupe, où aucun chanteur ne tire la couverture à lui. Les deux héros, Laura (Mara Mastalir) et Symon (Lucian Krasznek), sont de parfaits chanteurs d’opérette dans le style viennois et Martin Winkler, le gouverneur de Cracovie sur qui repose l’action, est un comique jamais forcé. L’orchestre maison connaît son affaire et, sous la direction de Guido Mancusi, donne tout son piquant et son charme à cette musique entraînante. De même pour le court ballet et pendant l’Ouverture, la participation des danseurs laisse présager de la qualité de la compagnie de ballet propre au Volksoper, qui se produit régulièrement pour des spectacles.
Une belle soirée du répertoire d’opérette que le Volksoper partage avec des succès de la comédie musicale, des ballets et des opéras populaires.
Olivier Brunel
|
