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Aïda déçoit

Gstaad
Tente du festival
09/01/2017 -  
Giuseppe Verdi : Aida
Francesco Meli (Radames), Kristin Lewis (Aida), Anita Rachvelishvili (Amneris), Simone Piazzola (Amonasro), Erwin Schrott (Ramfis), Giacomo Prestia (Re)
Coro Teatro Regio Torino, London Symphony Orchestra, Gianandrea Noseda (direction musicale)


(© Raphaël Faux)


Le 61e Menuhin Festival de Gstaad s’est terminé le samedi 2 septembre, après sept semaines de concerts (70 au total). Comme chaque année, la manifestation a attiré les plus grands noms de la planète classique. Le point d’orgue du week-end de clôture aurait dû être une représentation concertante d’Aïda : malheureusement, le spectacle a laissé une impression très mitigée. La faute à l’acoustique ingrate de la grande tente dressée non loin du centre du village, dans laquelle ont lieu les concerts symphoniques. Mais aussi et surtout au chef Gianandrea Noseda, qui ne s’est pas embarrassé de nuances et a offert une Aïda carrée, pour ne pas dire martiale, une Aïda « boum boum boum » façon Palais des Sports, rendant souvent triviale la partition de Verdi. L’orchestre a par ailleurs sonné tellement fort que les solistes ont dû se lancer dans une course aux décibels pour se faire entendre. Dommage, car on a connu le maestro autrement plus inspiré.


Francesco Meli, qui venait de chanter Radames à Salzbourg sous la direction de Riccardo Muti, a incarné un capitaine de la garde égyptienne au timbre solaire et lumineux, davantage amoureux que soldat. Après sa formidable prestation à Orange, Anita Rachvelishvili a, une nouvelle fois, offert toute la mesure de son talent en Amneris, avec son timbre autoritaire et bien projeté ainsi que sa voix pulpeuse et corsée. Les deux chanteurs, qui ont offert de magnifiques moments vocaux, ont été accueillis par des ovations au terme de la soirée. Le reste de la distribution vocale était nettement en retrait, à commencer par Kristin Lewis dans le rôle-titre, qui n’a réussi à faire illusion que dans les passages pianissimo (« Numi pietà »), les aigus étant souvent stridents et détimbrés, sans parler du médium et du grave, inexistants. Aïda sans Aïda... Erwin Schrott a conféré puissance et autorité à Ramfis, même si son chant a paru un peu fruste. Simone Piazzola a été le soliste qui a eu le plus de mal à se faire entendre, dommage pour son beau « legato ». Giacomo Prestia a, lui, campé un Roi sans aucun relief. Une Aïda globalement décevante pour cette fin de festival.



Claudio Poloni

 

 

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