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Le petit-fils

Oviedo
Claustro del Museo arqueologico
08/03/2017 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate pour violon et piano n° 3 en mi bémol majeur, opus 12 n° 3
Ernest Chausson : Poème, opus 25
George Gershwin : Suite «Porgy and Bess» (arrangement de Jascha Heifetz): «Summertime» & «A woman is a sometime thing»
Maurice Ravel : Sonate pour piano et violon n° 2

Erzhan Kulibaev (violon), Danor Quinteros (piano)


(© Stéphane Guy)


Le concert donné par le duo, méconnu en France et composé du violoniste kazakh Erzhan Kulibaev (né en 1986), passé par l’Ecole supérieure de musique Reina-Sofia de Madrid, et du pianiste chilien Danor Quinteros (né en 1986), dans le cloître du musée archéologique d’Oviedo, débutait par une sonate de jeunesse de Ludwig van Beethoven (1770-1827), la Troisième pour violon et piano, dédiée comme les deux autres de l’Opus 12 à Antonio Salieri, un temps son professeur. Le duo ne prit guère de temps pour régler les menus problèmes de mise en place constatés au début de la sonate, et sut rendre justice à cette œuvre empreinte de lumière et d’une gaîté toute naturelle. Le discours du violon, aussi précis que léger, était parfaitement secondé par un piano aérien pour une interprétation somme toute pleine d’esprit et de charme.


Dans le Poème (1896) d’Ernest Chausson (1855-1899), arrangé par le compositeur lui-même pour violon et piano, le duo montra qu’il savait changer de climat. Le violon d’Erzhan Kulibaev, frémissant, se fit intense, sans débordement, et éloquent, le Steinway apportant des couleurs sombres tout à fait remarquables sans pouvoir naturellement remplacer l’orchestre original.


On ne s’étonna pas lorsque le violoniste rappela alors, avant de présenter les arrangements suivants, qu’il avait été l’élève de Pierre Amoyal, lui-même élève de Jascha Heifetz, ce dernier étant en quelque sorte, comme il le dit, son «grand-père» spirituel et artistique: fluidité, souplesse de l’archet, précision étaient indéniablement ses qualités les plus frappantes. vec les pièces de George Gershwin (1898-1937), le violoniste raconta ensuite des histoires, tirées de Porgy and Bess (1935) avec un évident plaisir, le piano paraissant malheureusement parfois trop puissant sous les ogives gothiques particulièrement réverbérantes.


Le concert s’achevait par la Seconde Sonate pour piano et violon (1927) d’un compositeur mort la même année que Gershwin et également influencé par le jazz: Maurice Ravel (1875-1937). Le duo développa un jeu tout en finesse, teinté d’humour, où le violon d’Erzhan Kulibaev, aux infinies nuances, ne se départit à aucun moment d’une précision et d’une aisance assez confondantes, lui épargnant d’en faire trop. A aucun moment, Erzhan Kulibaev ne fut coupable de la moindre faute de goût.


Dans un espagnol tout à fait honorable, il présenta enfin un bis: une autre courte pièce de George Gershwin encore extraite de la Suite «Porgy and Bess», «It ain’t necessarily so». C’était achever de la meilleure manière qui soit un concert d’un peu plus d’une heure, des plus agréables.



Stéphane Guy

 

 

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