About us / Contact

The Classical Music Network

Verbier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Dutoit mène Salomé au sommet

Verbier
Salle des Combins
07/21/2017 -  
Richard Strauss : Salomé, opus 54
Gun-Brit Barkmin (Salomé), Gerhard Siegel (Hérode), Jane Henschel (Hérodiade), Egils Silins (Jochanaan), Andrew Staples (Narraboth), Idunnu Münch (Le page d’Hérodiade), Pawel Konik (Premier Nazaréen, Premier Soldat), Julien van Mellaerts (Second Nazaréen, Second Soldat), Rouwen Huther, Marcel Reijans, Mark Omvlee, Patrick Vogel, Alexander Vassiliev (Juifs), Jasper Leever (Un Cappadocien), Satriya Krisna (Un esclave)
Verbier Festival Orchestra, Charles Dutoit (direction)


(© Aline Paley)


La vingt-quatrième édition du Festival de Verbier vient de s’ouvrir sur une exécution magistrale de Salomé en version concertante. Le principal artisan de cette réussite est le chef suisse Charles Dutoit, qui a donné pour l’occasion son dernier concert en tant que directeur artistique de l’Orchestre du Festival de Verbier, une fonction qu’il a occupée pendant neuf ans. Le maestro a offert une lecture particulièrement vibrante et contrastée du chef-d’œuvre de Richard Strauss, une lecture dramatique et théâtrale qui a fait oublier l’absence de mise en scène. Tirant des musiciens une large palette de nuances et de couleurs, il a su alterner les ambiances, pour rendre successivement la violence et la cruauté, mais aussi la sensualité et l’extrême douceur de la partition. Les souffleurs méritent d’être mentionnés, notamment la flûte, le hautbois, le cor et le basson pour leurs superbes solos. Les jeunes musiciens du monde entier composant l’orchestre (ils étaient plus de cent sur scène) ont fait preuve d’un enthousiasme et d’une énergie qui faisaient plaisir à voir et à entendre.


Le plateau vocal a été à la hauteur de la performance musicale. Gun-Brit Barkmin a impressionné en Salomé par la solidité et la robustesse de sa voix : à aucun moment elle n’a été couverte par l’orchestre - qui, précisons-le, n’était pas installé dans une fosse partiellement refermée, mais derrière les solistes -, elle n’a jamais crié et a toujours gardé une intonation exemplaire, contrôlant parfaitement son instrument sur toute la tessiture, ce qui relève de l’exploit, surtout dans l’air final, meurtrier pour la voix. Egils Silins a incarné un Jochanaan à la belle projection vocale et au timbre d’airain, malgré un léger vibrato. Très investi dans son personnage à la fois colérique, charmeur et pervers, Gerhard Siegel a donné énormément de relief à Hérode. Matrone haute en couleur, l’Hérodiade de Jane Henschel a su tenir la dragée haute à son époux, avec lequel elle a formé un couple bien assorti et particulièrement charismatique. On relèvera également la magnifique prestation d’Andrew Staples, Narraboth au timbre clair et lumineux. Les seconds rôles se sont tous montrés excellents.


L’édition 2017 du Festival de Verbier a débuté sous les meilleurs auspices, malgré une pluie battante en fin de soirée qui s’est abattue bruyamment sur la tente sous laquelle se déroulait le concert, déconcentrant quelque peu les artistes et le public. On nous promet une structure en dur pour l’année prochaine, qui devrait sensiblement améliorer le confort d’écoute.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com