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Soirée d’ouverture

Paris
Salle Pleyel
07/06/2017 -  
Soirée de gala
Ballet Nacional de Cuba


A. Alonso (© Paco Bou)


Retrouvailles à la fois avec le Ballet national de Cuba, que l’on n’avait pas vu à Paris depuis dix ans, et avec la Salle Pleyel, rénovée et désormais réaffectée à un autre destin.


Ambiance de fiesta dans le grand hall de Pleyel avec un orchestre cubano jouant pour accueillir les spectateurs de la soirée d’ouverture de la petite saison que va y donner en juillet le Ballet national de Cuba, institution mondialement célèbre par la qualité et l’inventivité de sa danse (voir ici), avec deux grands classiques de son répertoire: Giselle et Don Quichotte dans les chorégraphies d’Alicia Alonso.


La salle a été refaite avec des structures de bois brun plaquées sur les balcons et les côtés pour adapter l’acoustique à sa nouvelle vocation, lui donnant un peu plus de chaleur que lors de la dernière réfection. Il n’est pas évident qu’elle soit la mieux adaptée à la danse, l’écartement des fauteuils par rapport au rang précédent à l’orchestre étant insuffisant pour assurer une bonne visibilité de la scène. Des premiers rangs, on ne voit guère les pieds des danseurs et des balcons, leur expression. Mais le confort y est toujours excellent et la climatisation pouvait donner des leçons à bien des salles du théâtre privé parisien.


Soirée de «gala» donc, avec une succession de pas de deux du répertoire dans l’abstraction que garantit un simple fond lumineux, les seuls costumes donnant leur caractère aux personnages des ballets que sont censés connaître les spectateurs avertis de ce genre d’exercice. Ce qui frappait ce soir-là était l’unité de style et de technique, puisque au contraire des «galas» habituels, n’y dansaient que des sujets de la même compagnie. Et quels sujets! Bien sûr les primer bailarín et primera bailarina de la compagnie, que l’on retrouvera dans les distributions de Giselle et Don Quichotte, mais aussi un ancien de la compagnie, Osiel Gouneo, qui danse aujourd’hui à Munich.


Malgré l’excellence de tous les danseurs de cette soirée, c’est lui qui a soulevé la salle à deux reprises dans le rare pas de deux de Diane et Actéon dans la chorégraphie adaptée par Alicia Alonso de celle d’Agrippina Vagànova (1935) sur une musique de Riccardo Drigo, puis dans le pas de deux final de Don Quichotte. Ce danseur de grande stature allie à une technique infaillible quasi surhumaine un charme naturel qui donne à chacun de ses gestes une évidence absolue. Tout en grâce en Actéon, avec une tenue aristocratique en Basilio, il a été comme attendu le roi de la soirée. Sa partenaire, Viengsay Valdés, primera bailarina très demandée par les théâtres étrangers, a été à tous égards à la hauteur de ce danseur exceptionnel.


On a retrouvé avec bonheur le jeune couple vu à Madrid, Grettel Morejón et Rafael Quenedit, ouvrir le feu avec un impeccable pas de deux de Casse-Noisette, apprécié la jeunesse et la fraîcheur de Yolanda Correa et Yoel Carreno dans une chorégraphie de Roméo et Juliette de Prokofiev (1938) réglée par Michael Corder, apprécié l’engagement d’Anette Delgado et Dani Hernández dans le duo du Cygne noir, dans la chorégraphie très personnelle d’Alicia Alonso, et les prouesses techniques de Sadaise Arencibia et de Luis Valle dans l’inévitable pas de deux du Corsaire.


Deux tentatives d’introduire un peu de chorégraphie plus moderne et cubaine ne nous ont pas vraiment convaincu ni distrait de ce bouquet de grands classiques dansés à un tel niveau d’excellence technique avec la touche de charme et de décontraction que possèdent tous les danseurs de cette compagnie.


Grande émotion au rideau final quand Alicia Alonso, 97 ans et toujours directrice de la compagnie qu’elle a fondée il y a soixante-dix ans, guidée par deux danseurs, est venue saluer avec des mouvements de bras d’une grâce exquise un public conquis et enthousiaste.



Olivier Brunel

 

 

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