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Deux facettes de Richard Strauss

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/19/2017 -  et 17 (Madrid), 23 (Wien) mai 2017
Richard Strauss : Quatre dernier lieder – Eine Alpensinfonie, opus 64
Renée Fleming (soprano)
Sächsische Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann (direction)


C. Thielemann (© Kai Bienert)


C’est avec deux facettes bien distinctes de l’œuvre de Richard Strauss que la Staatskapelle de Dresde, à Paris pour deux soirs avec son directeur musical Christian Thielemann, a donné son premier concert.


Richard Strauss est, à Dresde plus qu’ailleurs, historique, neuf de ses opéras y ayant été créés ainsi que son dernier poème symphonique, Une symphonie alpestre, dont l’orchestre est dédicataire. C’est ce fascinant poème symphonique qui a été la perle de ce concert. Christian Thielemann a dirigé cette symphonie durchkomponiert avec une sobriété parfaite, ne soulignant jamais l’anecdotique qui risque d’en fragiliser l’unité. Un très beau voyage dans l’univers sonore, thématique, instrumental du compositeur bavarois, plus qu’une symphonie à programme telle qu’elle se présente sur le papier. Il dispose d’un orchestre idéal avec des cordes somptueuses, des pupitres de vents proches de la perfection, jamais clinquants, et des experts en percussion qui ont réussi le tour de force d’inclure dans le tissu instrumental leurs nombreuses interventions sans jamais leur donner une valeur symbolique.


Le chef s’est montré plus réservé dans les Quatre derniers lieder qui ouvraient le concert. Il ne fallait pas couvrir et mettre en valeur une invitée exceptionnelle, le soprano américain Renée Fleming, straussienne réputée qui vient de faire ses adieux au Metropolitan Opera à son rôle fétiche, la Maréchale du Chevalier à la rose. Superbe et sculpturale dans une longue robe scintillante vert ondine, plus Rusalka que Maréchale, Renée Fleming a remporté un triomphe public dans cette œuvre crépusculaire. Certes la voix est moins moelleuse, projette moins bien, a moins de souplesse que lors des années glorieuses où on a pu l’entendre à l’Opéra de Paris dans tant de rôles, de Capriccio à Manon. Mais après un «Frühling» un peu détimbré et prudemment mené, on a vite retrouvé la forme vocale étonnante de cette magnifique interprète et, à défaut d’une diction parfaite, un investissement magnifique dans l’univers de ces mélodies si empreintes de nostalgie.



Olivier Brunel

 

 

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