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Pauvre Ravel!

Paris
Palais Garnier
05/02/2017 -  et 3, 6, 10, 11*, 14, 16, 17, 18, 19, 20, 23, 24, 25, 26, 27 mai 2017
En Sol
Jerome Robbins (chorégraphie), Maurice Ravel (musique)
Erté (décors, costumes), Jennifer Tipton (lumières)
La Valse
George Balanchine (chorégraphie), Maurice Ravel (musique)
Jean Rosenthal (décor), Barbara Karinska (costumes)
Ballet de l’Opéra national de Paris, Emmanuel Strosser (piano), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Maxime Pascal (direction)
Boléro
Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet, Marina Abramovic (conception), Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet (chorégraphie), Maurice Ravel (musique)
Marina Abramovic (scénographie), Riccardo Tisci (costumes), Urs Schönebaum (lumières)


En Sol (© Laurent Philippe/Opéra national de Paris)


C’est une très belle idée de présenter un programme chorégraphique en trois parties composé sur des musiques de Maurice Ravel, d’autant que deux des trois pièces sélectionnées n’ont pas été écrites spécifiquement pour des ballets. Et on ne dira jamais assez le luxe de voir danser une aussi belle compagnie accompagnée par un orchestre de fosse alors que tant de compagnies doivent se contenter de musique enregistrée. Mais ce soir-là, la fraction de l’orchestre maison semblait en routine complète. Et, pour la première fois semble-t-il, dirigé par le très jeune Maxime Pascal, qui poussait constamment l’orchestre à jouer fort avec une gestique certes très spectaculaire mais pas très convaincante. La Valse et les Valses nobles et sentimentales y perdaient tout leur mystère, le Concerto en sol avec Emmanuel Strosser moins brillant qu’habituellement semblait bien plat et le Boléro sonnait tonitruant.


Pour la danse aussi, soirée inégale. Pour En Sol de Jerome Robbins, dans des décors et costumes un peu rétros d’Erté (entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris en 1975 et souvent repris), la compagnie ne semble pas avoir le style et l’énergie pour faire briller cette fantaisie. Le couple vedette Léonore Baulac et Germain Louvet brillait cependant dans le magnifique duo composé par Robbins sur l’élégiaque mouvement lent du Concerto en sol.



La Valse (© Laurent Philippe/Opéra national de Paris)


La Valse, qui enchaîne les Valses nobles et sentimentales à La Valse, est une histoire morbide, un ballet cauchemardesque à l’issue duquel la mort vient enlever à son partenaire la danseuse principale. Les merveilleux costumes, créés par Barbara Karinska en 1951 pour le New York City Ballet et la danseuse créatrice Tanaquil Le Clercq (cinquième épouse de George Balanchine), sont pour beaucoup dans le succès de ce ballet entré à paris au répertoire en 1975 et assez rarement remonté. Dorothée Gilbert, Mathieu Ganio et Floriant Magenet donnaient un relief dramatique saisissant au trio fatal.



Boléro (M. Moreau, V. Chaillet) (© Laurent Philippe/Opéra national de Paris)


Le Boléro réglé par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet n’avait, à sa création en 2013, pas remporté un franc succès. Il n’a pas, comme celui de Béjart, un formidable crescendo dans la transe mais grâce à une habile scénographie consistant en un immense miroir incliné placé sur toute la longueur de l’arrière de la scène, on peut voir toute une géométrie virevoltante se profiler. Les très beaux éclairages d’Urs Schönebaum confèrent à l’ensemble étrangeté et de mystère. Les onze danseurs réunis pour cette reprise (distribution unique), dont Alice Renavand, Vincent Chaillet et Marc Moreau, sont rendus méconnaissables par des maquillages de masques guerriers et des costumes très originaux de Riccardo Tisci de la Maison Givenchy montrant des structures osseuses traitées comme des motifs arabisants au travers de robes en voile vaporeuses. La chorégraphie très habile s’organise en une vaste spirale dans laquelle chaque danseur est animé de façon identique conférant à l’ensemble un aspect quasi électronique. C’est une belle réussite à mettre à l’actif de ces deux chorégraphes belges de la compagnie La C. de la B, souvent présents en France autant dans la programmation du Théâtre de la Ville et de Chaillot que des grands festivals de danse.



Olivier Brunel

 

 

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