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Dialogues baroques

Paris
Centre Wallonie-Bruxelles
04/27/2017 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 10 en si bémol majeur «Gran Partita», K. 370a [361] (arrangement Christian Friedrich Gottlieb Schwencke)
Quatuor Dialogues: Vinciane Baudhuin (hautbois), Annelies Decock (violon), Ingrid Bourgeois (alto), Ronan Kernoa (violoncelle) – Ewald Demeyere (pianoforte)
Christian Graupner : Ouverture en ré majeur, GWV 414
Georg Philipp Telemann : Suite en sol majeur «La Bizarre», TWV 55 : G2
Johann Sebastian Bach : Ouverture n° 3 en ré majeur, BWV 1068

Les Muffatti, Rachael Beesley (violon et direction)




Après une première édition en 2015, le festival «BE classique!» revient cette année, pour trois jours également, au Centre Wallonie-Bruxelles de la rue Quincampoix, distiller un condensé des talents musicaux de la Belgique francophone. Tandis que la première soirée affichait un octuor de violoncelles, O-Celli, et un duo de piano, Solot, dans un florilège de transcriptions, et la deuxième Tandem 66 et Trio Soledad avec une préférence, quoique sans exclusive, pour le répertoire américain, celle de clôture se fait sous le signe de la musique ancienne, domaine où la renommée a çà et là davantage parlé flamand que wallon.


Si la première partie de soirée offre l’opportunité d’entendre l’arrangement pour piano-forte, hautbois, violon, alto et violoncelle que Schwencke réalisa de la Gran Partita de Mozart, interprété par un Quatuor Dialogues – auquel se joint le pianofortiste Ewald Demeyere – puisant aux sources du mouvement baroqueux, où la précision était parfois accidentellement subordonnée à la recherche de la couleur, c’est d’abord le spicilège proposé par Les Muffatti que retiendra le mélomane. Les trois compositeurs germaniques programmés partagent le fait d’avoir été mis en concurrence pour le poste de Cantor de Leipzig, lequel échut à Bach, après les désistements successifs de Telemann et Graupner, alors davantage au diapason de l’évolution esthétique de l’époque, l’auteur du Clavier bien tempéré étant jugé passé de mode – l’ironie de la postérité n’ayant pas encore fait réviser les valeurs.


L’Ouverture en ré majeur de Graupner ne tarde guère à affirmer une cohésion charpentée et savoureuse dans le Vivace et La piacevolezza, avant une Siciliana palpitant d’une délicatesse fruitée, tendrement intimiste, qui contraste avec une Réjouissance on ne saurait mieux nommée, où les douze musiciens font résonner un éclat évident, nullement démenti par les trois danses concluant la pièce – Menuet, Villanella et Hornpipe. L’éclectisme maîtrisé de Telemann dans «La Bizarre» affleure dès une Ouverture nourrie d’une influence française qui s’imprime jusque dans le phrasé impulsé par la violoniste Rachael Beesley. Courante, Gavotte en rondeau, puis Branle ne négligent pas le jeu rythmique, quand la Sarabande tisse une élégance retenue et bien mesurée. Le foisonnement de la Fantaisie, puis les deux Menuets, cèdent, pour finir, la place à un volubile et étourdissant Rossignol. La soirée se referme avec une des plus célèbres pages de Bach, laTroisième Suite. L’Ouverture réjouit d’emblée les oreilles gourmandes par un allant chamarré qui s’abstient d’inutiles angulosités, et que confirment l’Air, comme les deux Gavottes, la Bourrée et la Gigue. Rendez-vous est d’ailleurs pris cet automne pour ceux qui voudront retrouver l’ensemble belge à Paris.



Gilles Charlassier

 

 

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