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Déclinaisons du mouvement

Toulouse
Halle aux grains
03/08/2017 -  et 9, 10, 11*, 12 mars 2017
A Million Kisses to my Skin
David Dawson (chorégraphie, mise en scène, décors), Johann Sebastian Bach (musique)
María Gutiérrez, Natalia de Froberville, Julie Charlet, Juliette Thélin, Eléa Rousse-Geneix/Sofia Caminiti*, Lauren Kennedy, Demian Vargas, Davit Galstyan, Ramiro Gómez Samón (solistes)
Yumiko Takeshima (costumes), Bert Dalhuysen (lumières), Raphaël Coumes-Marquet (réglage de la chorégraphie)
The Vertiginous Thrill of Exactitude
William Forsythe (chorégraphie, scénographie, lumières), Franz Schubert (musique)
Scilla Cattafesta/Natalie de Froberville*, Ichika Maryama, Tiphaine Prévost, Matthew Astley, Philippe Solano/Davit Galstyan* (solistes)
Stephen Galloway (costumes), Bert Dalhuysen (réalisation des lumières), Thierry Guiderdoni (réglage de la chorégraphie)
A.U.R.A. [Anarchist Unit Related to Art]
Jacopo Godani (chorégraphie, décors, costumes et lumières), 48nord [Ulrich Müller, Siegfried Rössert] (musique)
Virginie Baïet Dartigalongue, Olivia Lindon, Julie Loria, Solène Monnereau, Tabatha Rumeur, Eukene Sagüés Abad/Dafne Barbosa*, Martin Arroyos, Dennis Cala Valdés, Jackson Carroll, Minoru Kaneko, Jérémy Leydier, Nicolas Rombaut (solistes)
Bert Dalhuysen (réalisation des lumières), Francesca Caroti (réglage de la chorégraphie)
Ballet du Capitole


Tandis que le Théâtre du Capitole ressuscite Ernani de Verdi , le ballet de l’institution toulousaine programme à la Halle aux grains un triptyque placé sous le signe du mouvement et de l’épure moderne.


Ecrit sur le Concerto en ré mineur BWV 1052 de Bach pour le Ballet de Hollande en 2000 et au répertoire de la maison occitane depuis 2014, A Million Kisses to my Skin de David Dawson s’inscrit dans une lignée que l’on peut faire remonter jusqu’à Balanchine, s’attachant, pour paraphraser le créateur russe, «à faire écouter la danse et voir la musique». Le néoclassicisme assumé de la pièce témoigne d’une telle filiation, jusque dans la scénographie décantée à l’extrême, également dessinée par le chorégraphe, et que rehaussent les lumières de Bert Dalhuysen, au diapason des costumes imaginés par Yumiko Takeshima. L’élégance des gestes et de la ligne s’épanouit dans une vitalité évidente qui se teinte d’intimisme dans le mouvement lent. La composition des couples et des ensembles n’ignore pas une certaine virtuosité dans la narration abstraite, sans jamais verser dans la gratuité formelle, conjuguant, loin de tout intellectualisme, le plaisir de l’œil et de l’esprit.


Semblable pureté esthétique se retrouve dans le très athlétique The Vertiginous Thrill of Exactitude, que William Forsythe a élaboré en 1996 pour Francfort sur le Finale de la Neuvième Symphonie de Schubert, et qui a adopté par le Capitole treize ans plus tard. L’élan très architectural de la partition se traduit par une profusion de couleurs et de vélocité gestuelle qui ne cherche aucune redondance par rapport aux notes. Le jeu de permutations ne connaît nul répit, pour mieux mettre en valeur la cohérence de la conception générale, dans laquelle les costumes de Stephen Galloway s’inscrivent avec naturel. Le travail accompli du quintette d’interprètes ne s’y révèle pas étranger, faisant vibrer une ivresse polyphonique soutenu par un sens de la construction.


Le dernier morceau, A.U.R.A [Anarchist Unit Related to Art] de Jacopo Godani, également en charge de l’ensemble des paramètres d’une création commandée par Mayence en 2009 et intégrée par Toulouse en 2013, s’écarte de l’abstraction dramaturgique et affiche un propos plus engagé. Le support musical conçu par le duo de 48nord, Ulrich Müller et Siegfried Rössert, n’en est pas innocent, et répond à une scénographie contrainte dans les tonalités anthracite, écrin à une gestuelle bousculée de violence, parfois aux confins de l’assourdissement. Il en reste pour le moins un impact auquel le public ne se peut montrer indifférent.



Gilles Charlassier

 

 

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