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Equilbres et traditions

Geneva
Victoria Hall
02/28/2017 -  
Johann Sebastian Bach: Suite française n° 6, BWV 817
Franz Schubert: Impromptus, D. 935, opus 142
Wolfgang Amadeus Mozart: Rondo en la mineur, K. 511
Ludwig van Beethoven: Sonate pour piano n° 32, opus 111

Murray Perahia (Piano)


M. Perahia (© Felix Broede)


Parmi les grands pianistes de sa génération, Murray Perahia se distingue dans le fait d’avoir conservé tous ses moyens techniques et d’avoir régulièrement exploré des œuvres nouvelles. Chaque saison, il parcourt le monde avec un programme différent. Certes, il reste concentré sur un nombre de compositeurs restreint mais il explore avec régularité quantité de pièces originales.


Murray Perahia a beaucoup joué Jean-Sébastien Bach. Il y a deux ans, il débutait à Genève son récital avec la Cinquième Suite française et nous donne ici la Sixième. Les qualités de son jeu sont caractéristiques du style avec lequel Bach a été joué de sa génération : régularité des tempos, usage léger mais régulier de la pédale, refus de varier les reprises, absence d’ornementation... Mais la qualité du toucher, de la construction et de la ligne donne une limpidité et une éloquence à sa lecture. La Gavotte centrale est certes un peu trop sérieuse voire austère, mais Gigue et Bourée sont brillantes et la qualité des traits, leur poids et leurs couleurs et la capacité de Perahia à faire ressortir les changements de tonalité font de Bach un précurseur de Schubert.


Horowitz, professeur et soutien de Murray Perahia, a régulièrement joué plusieurs de ce second cahier des Impromptus opus 142. Le talent et la profondeur de Perahia sont parfaitement en situation dans de telles œuvres. Le texte se déroule avec intelligence. Il n’y a pas de fausses sentimentalité et en particulier, le pianiste adopte un tempo régulier sans alanguir les changements de tonalités. Le piano est superbement coloré et Perahia varie les parties comme s’il s’agissait d’un quatuor à cordes.


C’est dans Mozart que Murray Perahia jeune s’est fait connaître. La lecture du Rondo en la mineur est d’une rare élégance. La simplicité du phrasé, la longueur des lignes et la justesse du tempo font de cette pièce, parfois traitée comme une plaisante miniature, une œuvre d’une rare profondeur, grande et ambitieuse. Ce Rondo ne dure que dix minutes mais elles sont simplement sublimes.


La dernière Sonate de Beethoven qui clôt ce programme n’est pas tout à fait au même niveau. Le pianiste américain cherche à dramatiser cette œuvre et en faire ressortir sa modernité. Mais ce Beethoven impatient et un peu brutal n’arrive pas à établir une pulsation régulière. Les tempi sont un peu trop vifs et les traits manquent de clarté voire d’articulation. Seule l’Arietta trouve le ton juste mais les développements qui l’entourent ne sont pas du même niveau.


Murray Perahia sera sans nul doute à nouveau à Genève mais la semaine prochaine, les Grands Interprètes recevront Leif Ove Andsnes et ont déjà pré-annoncé la venue la saison prochaine 2017-2018 d’artistes comme András Schiff, Evgeny Kissin, Denis Matsuev, Juya Wang et David Fray, bien de raisons de se retrouver à Victoria Hall.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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