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Une belle découverte

Lausanne
Opéra
02/17/2017 -  et 29, 31 décembre 2016, 6, 8, 13, 15 (Fribourg), 22 (La Tour-de-Trême) janvier, 19 février (Lausanne) 2017
Joseph Haydn : Orlando paladino, Hob.XXVII.11
Carlos Natale (Orlando), Rosaria Angotti (Angelica), Alberto Sousa (Pasquale), Christos Kechris (Medoro), Anas Seguin (Rodomonte), Héloïse Mas (Alcina), Marie Lys (Eurilla), René Perler (Licone, Caronte)
Orchestre de chambre fribourgeois, Laurent Gendre (direction musicale)
Cédrir Dorier (mise en scène), Anne Ottiger (assistante à la mise en scène), Adrien Moretti (décors), Agostino Cavalca (costumes), Christophe Forey (lumières)


(© Alain Wicht)


Contemporain de Mozart, Joseph Haydn est plus connu pour ses oratorios et ses quatuors que pour ses opéras. Pourtant, le compositeur a écrit une quinzaine d’ouvrages lyriques, pratiquement tous tombés dans l’oubli aujourd’hui. Il faut donc savoir gré à l’Opéra de Lausanne d’avoir affiché deux représentations du très rare Orlando paladino (1782), dans une production créée en début d’année à Fribourg. Pour le metteur en scène Cédric Dorier, qui a été l’assistant de Patrice Caurier et Moshe Leiser, l’œuvre est un vaudeville avant l’heure, avec sa galerie de personnages typés, à la limite de la caricature, contrairement aux partitions plus dramatiques de Haendel et de Vivaldi inspirées, elles aussi, de L’Arioste. C’est pourquoi le côté comique, voire burlesque de l’ouvrage a été accentué, dans un décor bariolé en carton-pâte évoquant un château, sous forme de parodie hilarante des intrigues chevaleresques, qui a débuté avec l’arrivée tonitruante d’un soldat sur un cheval-bicyclette. Le public s’est délecté en suivant les amours d’Angelica et de Medoro, contrariées par Orlando qui en pince pour Angelica. Rien n’y fait, même les enchantements de la magicienne Alcina, Medoro est toujours amoureux jusqu’à ce qu’il soit plongé dans le fleuve de l’oubli... A relever que la direction d’acteurs a été particulièrement soignée.


La distribution vocale s’est révélée homogène et de bon niveau, avec des chanteurs ayant aussi des talents de comédiens. On signalera tout d’abord l’Alcina à la voix capiteuse et aux graves sonores d’Héloïse Mas, qui a réussi l’exploit de chanter en se balançant dans les airs, au-dessus du plateau. On retient également l’Eurilla pétillante et énergique de Marie Lys ainsi que le Pasquale truculent d’Alberto Sousa en écuyer poltron et espiègle. Le couple d’amoureux incarné par l’Angelica de Rosaria Angotti et le Medoro de Christos Kechris a semblé un peu plus en retrait. Carlos Natale a campé, pour sa part, un Orlando profondément humain et désemparé. A la tête de l’Orchestre de chambre frigourgeois, Laurent Gendre s’est montré très attentif aux nuances et aux couleurs de la partition, quand bien même on aurait pu souhaiter une lecture un peu plus vive et enlevée. Globalement une belle découverte !



Claudio Poloni

 

 

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