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Venise warholisée

Lyon
Opéra
12/14/2016 -  et 16, 18, 19, 21, 23*, 27, 29 décembre 2016, 1er janvier 2017
Johann Strauss : Eine Nacht in Venedig (version d’Erich Wolfgang Korngold et Ernst Marischka)
Lothar Odinius (Duc Guido), Piotr Micinski (Delacqua), Caroline MacPhie (Barbara), Evelin Novak (Annina), Matthias Klink (Caramello), Jeffrey Treganza (Pappacoda), Jasmina Sakr (Ciboletta), Bonko Karadjov (Enrico)
Chœurs de l’Opéra de Lyon, Philip White (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Lyon, Daniele Rustioni (direction musicale)
Peter Langdal (mise en scène), Ashley Martin-Davis (décors), Karin Betz (costumes), Jesper Kongshaug (lumières), Peter Friis (chorégraphie)


(© Bertrand Stofleth)


Perturbée dans ses deux premières représentations à la suite d’un mouvement de grève voté par la CGT de la Ville de Lyon dénonçant le gel de postes de techniciens, la nouvelle production d’Une nuit à Venise de Johann Strauss que l’Opéra de Lyon affiche pour les fêtes de fin d’année a pu avoir lieu dans des conditions normales.


Coproduite avec les opéras de Graz et de Mascate, la mise en scène du Danois Peter Langdal, spécialisé dans les spectacles populaires (Hair, Amadeus, Sense and Sensibility, Cabaret) et qui revient à Lyon après sa Chauve-Souris de 2008, est extrêmement stylisée dans son esthétique et a l’énorme mérite de la clarté s’agissant d’une opérette au livret particulièrement touffu et rendu complexe par le contexte de mascarade. Il a adapté et réécrit la version de Korngold et Ernst Marischka réalisée quarante ans après la création. Il reste cependant peut être pour le public français un peu trop de dialogues par rapport à la musique si l’on en juge par le peu de réactions de l’audience aux répliques comiques. Le spectacle a néanmoins remporté un accueil très chaleureux au rideau final.


Venise stylisée avec un décor warholien unique et amovible, la mascarade réduite à son minimum (pas de masques pour les personnages principaux, seulement quelques dominos et lunettes noires) et une direction d’acteurs qui ne cherche pas autre chose que d’illustrer cet imbroglio de carnaval le plus clairement possible. L’esthétique d’ensemble tient le milieu entre Hollywood et le cinéma italien néoréaliste; décors et costumes sont de couleurs vives, jamais criardes, et d’une grande efficacité. La chorégraphie très simple permet aux chanteurs de se mêler aux danses sans avoir l’air ridicule. L’ensemble fonctionne extrêmement bien comme un mécanisme d’horlogerie bien huilé et la soirée se passe sans temps mort.


On aurait – hélas! – aimé être aussi enthousiaste pour la musique mais il faut bien dire que, hormis le Duc Guido du ténor allemand Lothar Odinius, aucun des chanteurs de la distribution n’était au niveau d’une telle maison d’opéra, avec des voix souvent ingrates ou inadaptées au style et dans tous les cas insuffisantes en puissance pour une salle de cette taille. Néanmoins tous étant d’excellents acteurs, un certain équilibre assurait un niveau honnête à la représentation. De même, l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, après avoir ronronné paisiblement pendant les deux premiers actes, s’est révélé plus pétillant au dernier sous la direction très précise de son futur nouveau directeur, l’Italien Daniele Rustioni.



Olivier Brunel

 

 

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