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Royaume du Danemark: le retour

Marseille
Opéra
09/27/2016 -  & 29 septembre, 2, 4 octobre 2016
Ambroise Thomas: Hamlet
Patrizia Ciofi (Ophélie), Sylvie Brunet-Grupposo (Gertrude), Jean-François Lapointe (Hamlet), Marc Barrard (Claudius), Rémy Mathieu (Laërte), Patrick Bolleire (le spectre), Samy Camps (Marcellus), Patrick Delcour (Horatio), Jean-Marie Delpas (Polonius), Antoine Garcin (1er fossoyeur), Florian Cafiero (2e fossoyeur)
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille, Emmanuel Trenque (chef du chœur), Lawrence Foster (direction musicale)
Vincent Boussard (mise en scène), Vincent Lemaire (scénographie), Katia Duflot (costumes), Guido Levi (lumières)


(© Christian Dresse)


De 1789 à 1971, pas moins de vingt-deux compositeurs d’opéras se sont inspirés - ou du moins ont tenté - du Hamlet de Shakespeare. De ce foisonnement musical, on ne connaît plus aujourd’hui que la version d’Ambroise Thomas (1811-1896). Si tout n’a pas encore été dit sur l’énigmatique drame de l’illustre dramaturge anglais, en revanche, il y a peu à dire sur le livret de cet opéra, sinon qu’il offre une bien piètre réduction de l’original. Mais là n’est pas le problème: sonder l’œuvre de Thomas pour essayer d’y trouver la trace élisabéthaine serait une démarche de peu d’intérêt; mieux vaut y voir l’adaptation d’un mythe et s’en tenir là, la musique faisant le reste.


Dans cette reprise de la luxueuse production mise en scène par Vincent Boussard à l’Opéra de Marseille en 2010, on retrouve l’Ophélie de Patrizia Ciofi et le Claudius de Marc Barrard. La soprano fait toujours preuve d’autant de superbe dans ce rôle difficile: les cascades de notes aiguës sont chantées avec aplomb, sans que les couleurs en souffrent. Sylvie Brunet-Grupposo signe une Gertrude de qualité. La voix est charnue, robuste, et son superbe grain n’est pas sans rappeler celui de la grande Rita Gorr. Les applaudissements sont nourris et mérités. Le Hamlet de Jean-François Lapointe est énergique et sincère, et le baryton dose avec subtilité la peinture de l’anti-héros et du prince viril. La voix fait honneur à l’école française, avec des aigus étincelants et une diction irréprochable. Le reste de la distribution est également d’un niveau très honorable et on notera tout particulièrement la bonne impression laissée par le Laërte de Rémy Mathieu, jeune ténor au timbre ensoleillé, et le Claudius de Marc Barrard.


La mise en scène de Vincent Boussard place l’action à l’époque de la création de l’ouvrage en 1868, réalisant un grand écart assez réussi entre le drame baroque et le romantisme. La lecture, aidée par des éclairages très sophistiqués, est inspirée, résolument efficace sur le plan dramatique, notamment avec la saisissante apparition du spectre à l’Acte I, la paroxysmique mise en abyme de l’Acte II, ou encore le cortège funèbre du dernier tableau.


Orchestre et Chœur font preuve d’une santé éclatante sous la férule d’un Lawrence Foster qui nous offre une direction dense, nuancée et rigoureuse, au service d’une partition qui ne manque pas de panache.



Christian Dalzon

 

 

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