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Rien que la musique

Paris
Philharmonie
09/23/2016 -  
Robert Schumann : Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur, opus 129
Gustav Mahler : Symphonie n° 1 en ré majeur «Titan»

Edgar Moreau (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


E. Moreau (© Julien Mignot/Warner Classics)


Pour ce premier concert de la saison donné à la Philharmonie de Paris l’Orchestre philharmonique de Radio France et Mikko Franck avaient fait le choix d’associer Robert Schumann et Gustav Mahler. On se réjouissait d’emblée de voir la Philharmonie de Paris pleine, alors que les concerts donnés par ces mêmes artistes à Radio France souffrent de difficultés chroniques de remplissage.


Ce concert débutait par le Concerto pour violoncelle de Schumann interprété par Edgar Moreau. Jouant un violoncelle David Tecchler de 1771, le jeune et déjà célèbre musicien français fait preuve d’une grande maturité. Son jeu est à la fois sobre et raffiné. La précision de l’intonation, la beauté du son et la limpidité de l’interprétation sont en parfaite cohérence avec l’accompagnement discret mais précis et délicat de Mikko Franck et de l’Orchestre philharmonique de Radio France. Composé de trois mouvements enchaînés dans un esprit sombre très loin de celui du Concerto pour piano, cette œuvre, finalement assez rare au concert, est ici magnifiquement servie par des interprètes parlant le même langage. Même si cette lecture peut paraître trop sage, elle permet néanmoins de percevoir toutes les richesses de cette musique sans aucun artifice. En bis, Edgar Moreau offre une magnifique Sarabande de la Troisième Suite de Bach, qui confirme que l’acoustique de la Philharmonie de Paris est adaptée à d’autres formes que le concert symphonique.


Ce programme se poursuivait avec la Première Symphonie «Titan» de Mahler, une œuvre qui a très souvent les honneurs du concert. Le Mahler de Mikko Franck est plutôt joyeux et serein et le chef finlandais explore cette œuvre composite avec gourmandise passant sans difficulté d’un moment à l’autre. Après un début orchestral un peu laborieux avec une harmonie non coordonnée dans ses entrées et un cor imprécis, les choses se mettent rapidement en place dès la magnifique entrée pianissimo des violons. Toute la suite s’avère superbement réalisée grâce aussi à l’incroyable engagement des musiciens, notamment d’un pupitre de contrebasses sans équivalent à Paris et dont l’évident plaisir de jouer est communicatif. Si l’harmonie propose ensuite quelques magnifiques interventions, c’est bien le pupitre des trompettes, sollicité dans l’extrême aigu et jouant ici des instruments à palettes, qui est particulièrement impressionnant. Dans le dernier mouvement, les deux timbaliers sont en parfaite symbiose sans même avoir besoin de se regarder. L’apothéose finale, jouée comme demandé par Mahler le pupitre de cors debout, est particulièrement impressionnante et incite Mikko Franck à lui aussi se lever.


Tout au long de ce superbe concert, Mikko Franck est apparu d’une sobriété, d’une assurance et d’une précision saisissantes. On sait que le parcours artistique de ce chef avec l’Orchestre philharmonique de Radio France est un sans faute. Espérons que l’arrivée de Jean-Marc Bador en tant que délégué artistique, un homme qui a montré à l’Auditorium de Lyon sa capacité à innover, favorise encore le rayonnement de cette magnifique, et espérons-le durable, association.


Une remarque toutefois: depuis le centre du premier balcon, la réverbération très longue frisait, notamment lors des finals abrupts des différents mouvements, avec un écho. Il y a donc encore des réglages acoustiques à faire à la Philharmonie de Paris.



Gilles Lesur

 

 

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