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Tourbillon italien sur Gstaad

Gstaad
Tente du festival
08/21/2016 -  
Luigi Cherubini : Concerto en sol majeur : Ouverture – Symphonie en ré majeur
Giuseppe Verdi : I Vespri siciliani: musique de ballet « Les Quatre Saisons »
Gioacchino Rossini : Guillaume Tell : Ouverture

Filarmonica della Scala Milano, Riccardo Chailly (direction)


R. Chailly (© raphaël@gstaadphotographie.con)


Une semaine après avoir donné ses deux premiers concerts à Lucerne en tant que directeur musical du Lucerne Festival Orchestra, Riccardo Chailly a refait une apparition en Suisse, à Gstaad cette fois, avec l’Orchestre Philharmonique de la Scala, dont il prendra officiellement la direction l’année prochaine. Le concert marquait la première étape d'une tournée européenne. La tente du Festival de Gstaad affichait pratiquement complet ; les spectateurs attendaient tous la célèbre Ouverture de Guillaume Tell, qui a terminé la soirée : un morceau de bravoure pour les musiciens et pour le chef, qui a gravé le chef-d’œuvre de Rossini en 1986 dans une version (italienne) qui, aujourd’hui encore, est considérée comme une référence. Dès les premières notes du violoncelle, on sait que les attentes ne seront pas déçues : les attaques et les interventions de chaque soliste sont d’une précision absolue, la coordination entre les différents pupitres est parfaite ; ne laissant jamais faiblir la tension, le maestro n’en demeure pas moins très soucieux de chaque détail, ciselant la partition en orfèvre et donnant de l’ouvrage une lecture flamboyante, à l’image du crescendo final, proprement époustouflant. Le gros bémol, c’est que cette prestation musicale d’anthologie s’est fait attendre, et la soirée a pu paraître un peu longue à certains. Il faut bien admettre que la musique de ballet des Vêpres siciliennes de Verdi qui a précédé n’est pas la partition la plus inspirée du compositeur de Busseto. Néanmoins, avec son sens théâtral jamais pris en défaut, Riccardo Chailly n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de rendre ces pages vivantes. Il en est allé de même lors de la première partie du concert, avec deux pièces de Cherubini qui ne sont pas non plus des chefs-d’œuvre. L’orchestre s’y est néanmoins montré souverain, imprimant élégance, raffinement et transparence à son interprétation. Dans le répertoire italien, il est clair que l’Orchestre de la Scala a peu de concurrents. Il n’empêche, jamais l’Ouverture de Guillaume Tell n’aura été attendue avec autant d’impatience. En bis, le chef a offert au public une autre Ouverture, celle des Vêpres siciliennes de Verdi.


L’édition 2016 du Festival Menuhin de Gstaad, qui a débuté le 14 juillet, se terminera le 3 septembre. Sept semaines durant, la célèbre station des Préalpes suisses accueillera tout ce que la planète classique compte de noms prestigieux. Gstaad fête cette année son soixantième festival et les 100 ans de Yehudi Menuhin. Ce n’est pas un hasard si la manifestation est placée cet été sur le thème de « Musique et Famille » : il faut savoir que l’esprit de famille a joué un rôle clé dans la création du Festival. En effet, si les Menuhin décident de prendre leurs quartiers d’été à Gstaad dans les années 1950, c’est pour permettre non seulement au « violoniste du siècle » de se reposer entre deux engagements, mais aussi à ses enfants de suivre l’enseignement d’une école renommée. La famille fait alors construire un chalet à Gstaad et deux concerts sont organisés en 1957 avec Benjamin Britten au piano. Le Festival était né. Aujourd’hui, la manifestation est complétée par une Académie qui propose des cours de direction ainsi que des classes de maître pour cordes, chanteurs et musique baroque, afin de préparer la relève pour les prochaines éditions.



Claudio Poloni

 

 

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