About us / Contact

The Classical Music Network

Salon-de-Provence

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Musique de chambre en Provence

Salon-de-Provence
Château de l’Empéri
08/03/2016 -  
Ludwig van Beethoven : Variations sur «Bei Männern, welche Liebe fühlen», WoO 46 (*) – Quintette pour piano et vents, opus 16 (#) – Septuor, opus 20
Philippe Hersant : Osterlied (création)

Emmanuel Pahud (flûte), François Leleux (hautbois), Paul Meyer (clarinette), Gilbert Audin (basson), Benoît de Barsony (cor), Daishin Kashimoto (violon), Lise Berthaud (alto), Aurélien Pascal (*), Zvi Plesser (violoncelle), Olivier Thiery (contrebasse), Frank Braley (#), Eric Le Sage (piano)




«Musique à l’Empéri» est devenu le «Festival international de musique de chambre de Provence» mais la mention «Salon» qui surplombe ce nouvel intitulé, en lettres capitales comme «Provence», ne laisse pas de place au doute: c’est bien à Salon-de-Provence que continuent de se réunir les «meilleurs solistes au monde», pour la vingt-quatrième édition, du 27 juillet au 6 août, de la manifestation fondée et dirigée par Eric Le Sage, Paul Meyer et Emmanuel Pahud. Cela étant, le festival poursuit son développement et son extension géographique au-delà de l’Empéri proprement dit: sur les vingt-quatre concerts, huit ont certes toujours lieu à 21 heures dans la cour Renaissance du château et, comme depuis 2012, l’église Saint-Michel en accueille sept à 18 heures, mais quatre (dont un gratuit) sont donnés au Théâtre Armand et cinq à 12 heures en l’abbaye de Sainte-Croix, à quelques kilomètres du centre, suivis d’un «repas gastronomique» (sur option).


La politique tarifaire demeure raisonnable: gratuité pour les moins de 20 ans au château et à l’église, mise en vente d’un «pass» non nominatif (et donc cessible) pour l’ensemble des concerts, qui ramène le prix unitaire à moins de 8 euros la place en seconde catégorie. Toutefois, les tribunes ne sont pas tout à fait remplies pour cette soirée placée, comme bon nombre d’autres de cette édition, sous le signe d’une valeur sûre: Beethoven. Accompagné par Eric Le Sage, Aurélien Pascal (né en 1994) interprète la seconde (1801) des séries de Variations sur des thèmes de La Flûte enchantée, ici le duo Pamina/Papageno du premier acte («Bei Männern, welche Liebe fühlen»): fort de l’enseignement de Philippe Muller et Frans Helmerson mais aussi des conseils de János Starker, le jeune violoncelliste joue ces pages avec une tenue parfaite, mais il n’est pas toujours d’une justesse irréprochable et peine quelque peu à s’imposer – le plein air, il est vrai, ne favorise pas les cordes, malgré l’absence du moindre souffle de ce vent qui balaye parfois violemment les hauteurs de la ville et met en péril les partitions sur les pupitres.


Le programme distribué aux spectateurs ne fournit aucune précision sur Osterlied, une création pour sextuor (quintette à vent et piano) de Philippe Hersant (né en 1948), présent pour l’occasion. On se bornera donc à observer que ce «chant pascal» ne surprend pas de la part d’un compositeur qui a déjà montré sa prédilection pour les titres en allemand (Nachtgesang, Im fremden Land...) et pour la forme des variations (son Trio avec piano «Variations sur "La Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont"»): pendant une petite dizaine de minutes, un choral paraît et réapparaît au fil de variations successives, évoquant ici et là Janácek ou Stravinski, pour se conclure comme sur une interrogation.


Frank Braley remplace Eric Le Sage pour le Quintette pour piano et vents (1796) de Beethoven mais il n’est pas toujours facile d’animer ces trois mouvements qui souffrent de la comparaison avec l’évident modèle mozartien, de même effectif, de même forme et de même tonalité, écrit douze ans plus tôt. En revanche, toujours en mi bémol, le Septuor (1800) déborde de musicalité et de fraîcheur, grâce à la plénitude des bois et à la séduction des cordes, portées par l’élégance délicieusement viennoise du violoniste Daishin Kashimoto.


Le site du festival international de musique de chambre de Provence
Le site de Philippe Hersant



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com