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Les chorégraphes américains envahissent Paris!

Paris
Palais Garnier & Opéra Bastille
07/04/2016 -  

4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 13*, 15, 16 juillet
Palais Garnier
Of Any If And
Approximate Sonata (nouvelle version)
Blake Works I (création) (*)

Musiques de Thom Willems et James Blake (*)
William Forsythe (chorégraphie, scénographie, lumières), Stephen Galloway, Dorothée Merg (*) (costumes), Tanja Rühl (*) (lumières)


2, 3, 5, 6, 8, 11, 14, 15* juillet 2016
Opéra Bastille
Entre Chien et Loup
Musique de Francis Poulenc (Concerto pour deux pianos)
Justin Peck (chorégraphie), Urs Schönebaum (lumières), John Baldessari (décors), Mary Katrantzou (costumes)
Frank Braley, Emmanuel Strosser (piano), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Patrick Lange (direction musicale)
Brahms-Schönberg Quartet
Musique de Johannes Brahms (Quatuor avec piano n° 1, orchestration Arnold Schönberg)
George Balanchine (chorégraphie), Karl Lagerfeld (décors, costumes)


Entre Chien et Loup (© Francette Levieux/Opéra national de Paris)


Foison de chorégraphes américains à Paris en cette fin de saison et dès la rentrée. Qui s’en plaindrait?


Forsythe, Balanchine, Robbins mais aussi Peck, Wheeldon, Martins, sont à l’affiche des scènes chorégraphiques de la capitale en cette fin de saison. Et à la rentrée, c’est l’American Ballet Theatre qui, après vingt-cinq ans d’absence, ouvrira la saison de l’Opéra national de Paris avec La Belle au bois dormant dans la chorégraphie du Russe Alexeï Ratmansky, qui propose de remonter le ballet de Tchaïkovski tel qu’il a pu l’être à sa création en 1890 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Au Palais Garnier, l’exposition «Chorégraphes américains de Balanchine à Forsythe à l’Opéra de Paris», réalisée en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France, illustre bien cette volonté avec de formidables témoignages prompts à stimuler la nostalgie d’un témoin des trente dernières années sur cette scène parisienne. La saison prochaine du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) préparée par Benjamin Millepied, directeur de la danse démissionnaire, comportera encore force programmes américains voulus par cet ancien du New York City Ballet. Peck, Tudor, Cunningham, Robbins, Balanchine (l’entrée au répertoire de son Songe d’une nuit d’été en mars devrait être un événement) et Forsythe (autre moment fort de la saison avec son chef-d’œuvre Impressing the Czar, que donnera en janvier le Semperoper Ballett de Dresde, compagnie invitée) sont à l’affiche.


Les deux derniers spectacles de la saison du BOP, 100% américains, laissent une impression mitigée. Est-ce parce qu’ils coïncidaient chronologiquement avec la venue au Théâtre du Châtelet du New York City Ballet, offrant de nombreuses passerelles de comparaison? Cette compagnie américaine d’un indéniable professionnalisme semble bien empêtrée dans son héritage balanchinien (70% de la programmation de sa tournée) et ce qu’elle offre à voir de chorégraphes d’aujourd’hui (Peck, dont on a pu comparer deux œuvres avec sa création au BOP), Ratmansky, Wheeldon, navigue du banal à la ringardise. On se prend à penser que ces chorégraphes dont on peut voir de ce côté de l’Atlantique un travail très valable sont prisonniers du carcan de la clientèle plus que conservatrice de la compagnie new-yorkaise. Pour exemple, Everywhere We Go, joli divertissement de Justin Peck qui semble être un copié-collé de Jerome Robbins sur une musique impossible de Sufjan Stevens, lasse dès sa cinquième minute et n’arrive pas à la cheville de sa création pour le BOP, Entre Chien et Loup, sur le Concerto pour deux pianos de Poulenc (très bien joué par Frank Braley et Emmanuel Strosser), qui évoque sans génie chorégraphique réel mais avec des belles images et une architecture originale l’atmosphère des bals masqués du début du XXe siècle. Au même court programme à l’Opéra Bastille figurait l’entrée au répertoire (qui porte à trente le nombre de chorégraphies de Balanchine) du Brahms-Schönberg Quartet, pas du meilleur, mais dansé avec classe sur l’adaptation discutable qu’a faite Arnold Schönberg pour grand orchestre du Premier Quatuor avec piano de Brahms (dernier acte du cycle Schönberg, hommage de l’Opéra de Paris). Il offrait, avec de beaux costumes de Karl Lagerfeld, à une pluie d’étoiles, dont Alice Renavand, Josua Hoffalt, Amandine Albisson et Stéphane Bullion, l’occasion de montrer le brillant et le grand savoir-faire des danseurs du BOP dans le répertoire balanchinien dans lequel eux ne sont pas figés.



Blake Works I (© Ann Ray/Opéra national de Paris)


Co-dernier programme de la saison, à Garnier, un ensemble de trois pièces de Forsythe, passionnait beaucoup plus. Non qu’il comportât de grandes pièces du chorégraphe comme on a pu voir lors des saisons précédentes aussi bien par le Ballet de Dresde à Chaillot ou celui de l’Opéra de Lyon au Théâtre de la Ville, mais une intéressante confrontation entre une création et deux des pièces de sa période «déconstructive» sur des musiques de Thom Willems, dont l’entrée au répertoire d’Of Any If And (1995), duo magnifiquement interprété par Eléonore Guérineau et Vincent Chaillet, et une nouvelle version d’Approximate Sonata (1996), initialement réglé sur une sonate de Beethoven . Puis une création pour le BOP, Blake Works I, donnait à un grand contingent du Ballet l’occasion d’illustrer sept chansons de James Blake (issues de son dernier album The Colour in Anything) avec une grâce, une liberté et une joie de danser communicatives. Court programme très applaudi et qui trouvait un singulier prolongement à la sortie car des couples très doués pour les danses de salon avaient organisé un mini-bal du 13 juillet sur les marches du Palais Garnier.



Olivier Brunel

 

 

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