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Korngold enfin à Paris !

Paris
Théâtre du Châtelet
05/14/2001 -  et 17, 21 mai 2001
Erich Wolfgang Korngold : Die tote Stadt, opus 12
Torsten Kerl (Paul), Angela Denoke (Marietta, le Spectre de Marie), Yuri Batukov (Frank), Stephan Genz (Fritz), Birgitta Svenden (Brigitta), Barbara Baier (Juliette), Alphonse Dehlinger (Le Comte Albert), Julia Oesch (Lucienne), Christian Baumgärtel (Victorin), Guy Taubert (Gaston)
Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Chœur de l’Opéra national du Rhin, Maîtrise de Paris, Jan Latham-Koenig (direction)
Inga Levant (mise en scène)


Seul ouvrage véritablement connu de son auteur, La Ville morte (1920), en français, est un météorite, un objet unique dans la constellation lyrique. Cependant, on pourrait rattacher Die tote Stadt à une veine très fine mais qui aura parcouru le XXe siècle, celle des opéras écrits d’après une certaine littérature belge de la fin du XIXe. Pelléas et Mélisande de Debussy bien sûr, Le Grand Macabre de Ligeti ou Till Eulenspiegel de Karetnikov possèdent, avec l’opéra de Korngold, ce point commun grâce à, respectivement, Maurice Maeterlinck, Michel de Ghelderode, Charles de Coster et Georges Rodenbach. L’atmosphère de déliquescence, de mystère et de mort que l’on retrouve dans ces livrets semble avoir inspiré aux compositeurs, chacun à leur manière, une écriture audacieuse, particulière, sans lendemain, qui met ces ouvrages un peu «à part» dans le répertoire lyrique traditionnel. Une sorte de questionnement, de nostalgie, de trouble – une distance en tout cas – face à l’Opéra lui-même semble s’y trouver.


Donné en création scénique française par l’Opéra du Rhin le mois dernier, le Châtelet a eu la très bonne idée d’accueillir ce magnifique ouvrage. La luxuriance orchestrale, qui évoque Strauss ou Zemlinsky, n’est jamais boursouflée ou pesante mais toujours tendue, vive et captivante. Egalement audacieuse, l’écriture vocale exige beaucoup des chanteurs : tandis que Paul (ténor) est souvent obligé de surfer sur la vague orchestrale, Marietta (soprano) s’insère généralement dans des pauses, mais sa partie est redoutable et sollicite toute l’étendue du registre. Torsten Kerl et Angela Denoke relèvent brillamment les défis de ces rôles écrasants. Jan Latham-Koenig dirige un Orchestre Philharmonique de Strasbourg survolté et chatoyant. Inga Levant, dans sa mise en scène, en fait des tonnes (avec le squelette de la défunte en prime), c’est la seule à ne pas avoir compris qu’il fallait allier fermement puissance et contrôle. Mais la soirée est inoubliable, et il n’en reste que deux !


Le site de la Société Korngold



Philippe Herlin

 

 

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