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Beethoven marxiste (tendance Chico)

Paris
Salle Pleyel
05/11/2001 -  
Arnold Schönberg : Musique d’accompagnement pour une scène cinématographique, opus 34
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 1,
opus 15

Franz Schubert : Symphonie n° 4 « Tragique », D. 417

Olli Mustonen (piano)
Orchestre philharmonique de Radio-France, Jukka-Pekka Saraste (direction)

Olli Mustonen s’attaque farouchement à la routine. On ne peut lui en vouloir et, bien au contraire, on souhaiterait même que tous les musiciens se joignent à son combat. Malheureusement, c’est ici le prétexte pour le pianiste finlandais – on ne voit pas comment écrire les choses autrement – de faire n’importe quoi : notes détachées à la hache, attaques martelées, maniérisme forcené, l’élégant Premier concerto de Beethoven est défiguré par cette alternance d’agressivité et de minaudages, cette succession de pirouettes musicales et gestuelles, le tout joué sur un piano désaccordé et avec une multiplication d’imprécisions et d’accidents de parcours, achevant de rendre la partition quasiment incompréhensible. Au-delà de tout caractère fantasque ou original, c’est le rondo qui s’en sort le moins mal, tandis que le largo est évidemment le plus atteint par ces mauvais traitements. Cette caricature sonore à la Hoffnung est complétée par une gestique (moulinets de bras, mouvements de jambes, mimiques extatiques, bonds sur le tabouret) qui parachève l’identification du soliste avec Chico Marx.


Musique et cinéma, également, quoique pour un film imaginaire, autrement plus dramatique et expressif que cet épisode burlesque, dans la Musique d’accompagnement pour une scène cinématographique, donnée en début de concert. Saraste conclut par une Symphonie tragique puissante, aux contours bien dessinés, manquant un peu d’allant dans l’allegro vivace initial. Bien que recourant à un effectif orchestral relativement restreint, le chef finlandais conçoit cette œuvre non comme une symphonie de jeunesse regardant en arrière vers le Sturm und Drang, mais bien plus comme la contemporaine de Beethoven, dans son caractère péremptoire, ou l’annonciatrice de Schumann, dans son emportement passionné. L’Orchestre philharmonique de Radio France, qui avait tant bien que mal défendu le pavillon du bon goût dans le Concerto de Beethoven, adhère à cette conception avec conviction.




Simon Corley

 

 

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