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Pas de loukoums pour Sheherazade

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/10/2001 -  
Edvard Grieg : Peer Gynt, suite n° 2, opus 55
Carl Nielsen : Concerto pour flûte
Nikolaï Rimski-Korsakov : Shéhérazade, opus 35

Philippe Pierlot (flûte)
Orchestre national de France, Djansug Kakhidzé (direction)

Double fil rouge (la Scandinavie, bien sûr, mais aussi une certaine vision musicale de l’Orient à la fin du XIXème siècle) pour cette seconde soirée de l’Orchestre national avec le chef géorgien, qui aura été au-delà des espoirs suscités par le précédent concert (voir par ailleurs sur ce site).


Kakhidzé démontre d’emblée un savoir faire qui évoque Mravinski : à la fois tranchant, robuste et coloré, il tire vers les sommets la Seconde suite de Peer Gynt, autrement plus rare que la fameuse Première, grâce à une interprétation totale, exigeante (la profondeur brahmsienne de L’enlèvement, la volonté beethovenienne du Retour de Peer Gynt) sans renoncer au pittoresque dans la Danse arabe ou au sentiment dans la Chanson de Solveig.


Créé à Paris voici soixante-quinze ans, l’imprévisible Concerto pour flûte de Nielsen n’a pas pris une ride. Il est vrai que Philippe Pierlot, soliste de l’Orchestre national, alterne puissance et suavité, semblant maîtriser sans peine les exigences virtuoses de la partition.


Dans Sheherazade, comme dans Le sacre du printemps la semaine passée, Kakhidzé cède un peu trop souvent à son péché mignon, consistant à ralentir pour soutenir l’expression, et enchaîne les mouvements presque sans interruption. Ceci étant, il éveille un intérêt croissant, depuis La mer et le bateau de Sinbad, un rien statique, jusqu’à La fête à Bagdad, brutal et spectaculaire, en passant par Le récit du Prince Kalendar, idéalement narratif, et Le jeune prince et la princesse, d’une intensité à cent lieues des sirops dégoulinants que cette pièce suscite trop souvent. La Sheherazade d’Elisabeth Glab, violon solo d’un Orchestre national pétaradant comme dans ses meilleurs jours, est à l’avenant, évitant de gaver le public de loukoums sonores trop indigestes.



Simon Corley

 

 

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