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To be or no to Beethoven?

Toulouse
Halle aux Grains
04/26/2001 -  
Ludwig van Beethoven : Symphonies N° 2 et 7 ; Ouverture d'Egmont
Orchestre du Capitole de Toulouse, Gerd Albrecht (direction)

Gerd Albrecht, particulièrement renommé comme chef lyrique, s’est taillé une belle réputation dans le répertoire contemporain en créant des œuvres de Henze, Ligeti, Reimann (le fameux Lear) ou une quantité d’autres, et par ses enregistrements d’œuvres rares (signalons, par exemple, son Ferne Klang de Schreker). Sa réputation dans le domaine symphonique “traditionnel” est, par contre, plus modeste.
Si l’on ne pouvait que regretter ne pas voir cet interprète dans son répertoire de prédilection plutôt que dans des œuvres passablement rabâchées, il était tout de même fort intéressant de le voir diriger l’orchestre du Capitole.

On associe rarement, en effet, les sonorités des orchestres français au répertoire allemand -il faut cependant se souvenir que Beethoven n’a certainement pas pensé à la philharmonie de Berlin en écrivant ses symphonies-. Cependant, des concerts précédents avaient montré que les musiciens toulousains s’y sentaient tout à fait à l’aise, et des orchestres tels l’Association de la Société des Concerts du Conservatoire ou l’Orchestre Lamoureux avaient montré en leur temps de quoi ils étaient capables, dirigés par des chefs de talent.

On retrouvait ici la finesse des timbres et la clarté de lignes typiques de la formation du Capitole, avec des vents excellents -mention spéciale pour la flûte superbe de François Laurent-, et des cordes graves plus présentes que de coutume, malgré quelques fugaces imprécisions d’intonation des violons dans les passages les plus vétilleux de la Deuxième symphonie.

Cette Deuxième symphonie était peut-être la partie la plus contestable du concert. La volonté du chef d’expliciter les contrastes voulus par Beethoven aboutissait à une impression générale de lecture didactique privilégiant les effets à la continuité musicale. Les subito Forte parfois brutaux, certains accents très marqués et les fins de phrases abruptes, s’intégraient en effet plutôt mal dans cette interprétation aux tempos et phrasés traditionnels et donnaient à l’œuvre une sécheresse assez dommageable.

La Septième symphonie, par contre, échappait à ces coquetteries et imposait un crescendo dramatique fort prenant. Après un premier mouvement allant, malgré de légères inerties rythmiques, un Allegretto aérien et d’un grand classicisme rompait avec une certaine emphase expressive imposée par la tradition. Mais l’œuvre culminait dans le finale où, pour la première fois, le chef semblait sortir de sa réserve et lâcher enfin un peu la bride à l’orchestre. Aucun débordement intempestif cependant, mais une impression d’énergie enfin libérée en une éruption continue.

Pour l’Allegretto et de l’Allegro con brio de cette Septième symphonie, et malgré une première partie de moindre intérêt, un concert bien venu. Mais on aimerait revoir, cependant, Gerd Albrecht, dans un répertoire plus original, où la solidité de son métier et sa rigueur trouveraient mieux à s’employer.


Laurent Marty

 

 

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