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Un couple lumineux

Lausanne
Opéra
03/11/2016 -  et 13, 16, 18, 20* mars 2016
Gaetano Donizetti : La Fille du régiment
Julie Fuchs (Marie), Frédéric Antoun (Tonio), Pierre-Yves Pruvot (Sulpice), Alexandre Diakoff (Hortensius), Anna Steiger (La marquise), Jean-Raphaël Lavandier (Un caporal), Marie Daher (La duchesse de Crackentorp), Pier-Yves Têtu (Un notaire), Marie-Cécile Bertheau (Fräulein Gretel), Frédéric Caussy (Un valet)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Roberto Rizzi Brignoli (direction musicale)


(© Marc Vanappelghem)


Julie Fuchs et Frédéric Antoun ont illuminé la nouvelle production de La Fille du régiment de Donizetti qui vient d’être présentée à l’Opéra de Lausanne. La soprano française – étoile montante du monde lyrique – a séduit par sa facilité déconcertante dans l’extrême aigu, sa virtuosité et sa technique, malgré une voix plutôt petite et légère qui ne la prédestine pas d’emblée à ce type de répertoire. Son aplomb scénique, sa vivacité et sa truculence dans le rôle de la vivandière Marie ont aussi impressionné le public. Le ténor québécois n’a pas été en reste, avec un beau timbre solaire, un chant délicat et raffiné ainsi que des aigus atteints sans difficulté. L’air célèbre « Ah mes amis » a été attaqué crânement, alors que le « Il me faudrait cesser de vivre » final a été bouleversant. Le reste de la distribution était particulièrement soigné, comme toujours à Lausanne, avec le Sulpice bougon mais terriblement attendrissant de Pierre-Yves Pruvot, la marquise bon chic bon genre d’Anna Steiger et l’impayable Hortensius d’Alexandre Diakoff.


Le metteur en scène Vincent Vittoz a choisi de transposer l’action au cours de la guerre de 14-18 et de transformer le régiment français qui occupe le Tyrol du livret en une «armée de gueules cassées» : les braves soldats portent des masques en toile qui leur ôtent toute expression du visage et sont grimés en clowns, ce qui leur donne l’air d’une troupe de saltimbanques. D’ailleurs, les allusions au cirque ne manquent pas tout au long du spectacle. La deuxième partie se déroule dans le salon froid et art déco de la marquise, où Marie est enfermée dans une cage dorée à prendre au premier sens du terme. Dans la fosse, le chef Roberto Rizzi Brignoli – un habitué de la maison – a offert une lecture tonique et vivifiante de la partition de Donizetti, les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Lausanne lui répondant avec entrain et précision. Il convient aussi de relever l’excellente prestation du chœur d’hommes de l’Opéra. Les saluts finaux ont été ponctués par les ovations d’un public visiblement ravi.



Claudio Poloni

 

 

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