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Apocalypse Now

Paris
Philharmonie 1
02/12/2016 -  et 14* février 2016
Giuseppe Verdi : Messa da Requiem
Erika Grimaldi (soprano), Marie-Nicole Lemieux (contralto), Saimir Pirgu (ténor), Michele Pertusi (basse)
Chœur de l’Orchestre de Paris, Claudio Fenoglio (chef de chœur), Orchestre de Paris, Gianandrea Noseda (direction)


G. Noseda


Alors que Présences met le cap sur l’Italie, la Philharmonie s’y rend pour un week-end, que couronne un Requiem de Verdi dirigé par Gianandrea Noseda. On sait que, sans jamais se montrer sec, il n’est pas l’homme des effusions excessives. Son Requiem répugne à l’effet, au sentimentalisme. Sans doute se réclamerait-il plutôt de Toscanini, implacable, plus proche de la divinité, que de Giulini, plus accessible à l’émotion, plus proche de la créature – et plus mystique dans sa dernière manière. Noseda peint d’abord le Jugement dernier, avec des couleurs très sombres : on est plus près de l’Apocalypse que de la Jérusalem céleste. Une musique de l’effroi, que tente de dominer l’espérance. Mais les ténèbres, chez lui, restent lumineuses : la violence du « jour de colère » ne tourne jamais à la confusion, tant la pâte sonore reste fluide. C’est que cette direction acérée, sans complaisance, très contrastée, maîtrise admirablement les déferlements sonores de la partition. Et, plus encore peut-être, on admire le souci du détail, lorsque l’orchestre s’allège, devient quasi chambriste, met au premier plan tel ou tel pupitre : magnifique basson solo, magnifiques bois pour le « Quid sum miser ». Mais le chef d’opéra le sait : la précision doit servir l’expression, comme en témoignent les pizzicatos effarés du « Mors stupebit ».


Noseda, visiblement, inspire l’orchestre et le chœur, qui sont dans leurs grands jours – malgré des aigus un peu trop ouverts du côté des ténors. Le quatuor soliste s’avère plus inégal, même s’il est solide. Justement : la soprano et le ténor ne sont que solides, sans incarner les tourments de la créature déchirée. Erika Grimaldi assume honnêtement une partie difficile, mais oublie qu’il faut parfois chanter pianissimo et ne va pas au-delà des notes. Saimir Pirgu se contente de faire le ténor d’opéra italien, ratant malgré tout le début de l’« Hostias ». Quel dommage que la voix usée de Michele Pertusi reste en retrait, faute de projection, tant il est stylé, habité, comme si Philippe II se trouvait, dépouillé de tout, en face du Créateur. Vraie prophétesse de l’au-delà, Marie-Nicole Lemieux domine finalement le quatuor, superbe par l’opulence du timbre, l’impeccable soudure des registres, le modelé de la ligne.


Le site de Gianandrea Noseda
Le site d’Erika Grimaldi
Le site de Marie-Nicole Lemieux
Le site de Saimir Pirgu



Didier van Moere

 

 

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