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Staatsoper
01/22/2016 -  et 25, 28, 31* janvier 2016
Giuseppe Verdi: Rigoletto
Juan Diego Flórez (Le duc de Mantoue), Carlos Alvarez (Rigoletto), Olga Peretyatko (Gilda), Sorin Coliban (Comte Monterone), Marcus Pelz (Comte Ceprano), Lydia Rathkolb (Comtesse Ceprano), Mihail Dogotari (Marullo), Carlos Osuna (Borsa), Ain Anger (Sparafucile), Nadia Krasteva (Maddalena), Margaret Plummer (Giovanna), Andrea Carroll (Un page), Ion Tibrea (Un huissier)
Chor der Wiener Staatsoper, Martin Schebesta (chef de chœur), Orchester der Wiener Staatsoper, Evelino Pidò (direction)
Pierre Audi (mise en scène), Christof Hetzer (décors et costumes), Bernd Purkrabek (lumières), Bettina Auer (chorégraphie)


C’est une soirée de luxe offerte par le Staatsoper: des chanteurs tous à leur zénith vocal, mis en confiance par la direction attentive d’Evelino Pidò et accompagnés avec l’inaltérable classe de l’Orchestre du Wiener Staatsoper. Seule la mise en scène de Pierre Audi, dont la première il y a tout juste un an avait été frappée de malédiction (entre la défection surprise de Franz Welser-Möst et la disparition de Rigoletto au milieu du deuxième acte), convainc peu: austère et dramatique certes, mais surtout laide et parfois à la limite de la vulgarité. D’ailleurs, n’est-ce pas un signe, les photos laissées à la presse sont toutes épouvantables!


Le Duc incarné par Juan Diego Flórez est fascinant, charmeur, toujours dans l’action; d’un gabarit léger, il compense par la vivacité, l’accentuation et une projection sonore concentrée. Carlos Alvarez est lui aussi idéal en Rigoletto; puissant, direct, toujours efficace, et d’un timbre étonnamment versatile. Olga Peretyatko est la star du moment à Vienne (pour preuve: elle ouvre le Bal de l’Opéra la semaine prochaine). Elle pose une Gilda angélique, quasi adolescente et parfaitement innocente. Sa voix soutient sans difficulté des tempi parfois très retenus et couvre une tessiture étendue: on découvre notamment dans les dernières scènes des intonations dramatiques dans le bas de sa tessiture. Quelques interrogations minimes surgissent cependant: de légères imprécisions rythmiques, en comparaison avec ses partenaires masculins, peut-être le fruit de quelques minauderies la faisant systématiquement partir quelques microsecondes après l’attaque de l’orchestre; et ne note-t-on pas quelques fragilités dans les notes d’agrément et les trilles? Ain Anger et Nadia Krasteva (Sparafucile, l’assassin, et Maddalena, sa sœur) sont aussi en très grande forme, tout comme les rôles secondaires et les chœurs, magnifiques de cohésion et de vivacité.


Sous la baguette d’Evelino Pidò (un habitué de Rigoletto, qu’il a dirigé treize fois à Vienne en une demi-année), l’orchestre est sombre, sobre mais mobile, parfois percussif en exagérant les accents et en amenant les crescendos à leur terme avec grande conviction. Les choix de tempo sont contrastés, généralement assez vifs mais ne se privant pas de retenir sa battue pour les scènes les plus sentimentales. La perfection technique de la performance ne masque jamais un déficit d’émotion, mais ce n’est certainement pas une interprétation mélodramatique: on est dans l’action, dans le mouvement continu durant les deux premiers actes, et ce n’est qu’ensuite que l’on oublie d’être impressionné pour vibrer plus directement.



Dimitri Finker

 

 

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