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Une leçon d'Orchestre

Paris
Théatre des Champs-Elysées
04/19/2001 -  20/04/2001
Schumann: 3 Symphonie Rhénane et 4 Symphonie
Orchestre National de France, Ricardo Muti

Voici maintenant plusieurs années que Ricardo Muti dirige l’Orchestre National de France. Un chef de sa stature peut choisir avec quelle formation il souhaite travailler. C’est donc très probablement parce que le courant passe entre lui et l’ ONF qu’il revient régulièrement les diriger. Nul ne s’en plaindra, ni les musiciens, ni le public.


Il ne faut pas chercher dans la conception des Symphonies de Schumann par le chef Italien le souvenir d’un Furtwängler. Son Schumann est plus proche de Mendelssohn que précurseur de Mahler. Une telle approche présente quelques limites dans le premier mouvement de la quatrième Symphonie où le tempo « classique » choisi par Muti était trop retenu. Par contre, la Symphonie Rhénane ou tout simplement dans le deuxième mouvement de la quatrième sont éclatantes .


La luminosité voulue et obtenue par le chef est remarquable et c’est cette impression qui ressort avant tout de ce concert. Muti est le type de chef qui contrôle son orchestre avec une précision absolue. Il obtient un son de l’ ONF tout en clarté et en lumière. De part sa conception et sa maîtrise, l’ONF est complètement transfiguré. La texture orchestrale de l’accompagnement du premier violon dans la merveilleuse Romance de la quatrième Symphonie, toute la polyphonie orchestrale de la Symphonie Rhénane sonnent avec une netteté remarquable. De mémoire, il faut revenir à ce que Karajan faisait avec son orchestre, avec évidemment une esthétique très différente pour retrouver une telle impression d’ensemble et de cohésion. Par ailleurs, ce que Muti rajoute par rapport à ce que font des chefs purement analytiques est un sens très aigu de l’architecture. Il sait faire passer les thèmes d’un pupitre à l’autre tout en contrôlant le développement des ouvres. Schumann a souvent été critiqué pour son orchestration. Muti et l’ ONF y répondent par cette combinaison de lisibilité et de cohérence avec autorité.



Antoine Leboyer

 

 

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