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Les Noces de Figaro pour les nuls

Chicago
Civic Opera House
09/26/2015 -  et 30* septembre, 3, 6, 9, 15, 18, 21, 24 octobre 2015
Wolfgang Amadeus Mozart : Le nozze di Figaro, K. 492
Luca Pisaroni (Le Comte Almaviva), Amanda Majeski (La Comtesse Almaviva), Adam Plachetka (Figaro), Christiane Karg (Susanna), Rachel Frenkel (Cherubino), Brindley Sherratt (Bartolo), Katharine Goelnder (Marcellina), Keith Jameson (Basilio), Hlengiwe Mkhwanazi (Barberina), Bradley Smoak (Antonio), Jonathan Johnson (Curzio), Laura Wilde, Lindsay Metzger (Deux paysannes)
Lyric Opera Chorus, Michael Black (préparation), Lyric Opera Orchestra, Henrik Nánási (direction musicale)
Barbara Gaines (mise en scène), James Noone (décors), Susan Mickey (costumes), Robert Wierzel (lumières), Harrison McEldowney (chorégraphie)


(© Michael Brosilow)



Le Lyric Opera de Chicago est l’une des compagnies lyriques américaines parmi les plus importantes et les plus renommées, un « must » pour tout mélomane qui séjourne dans la capitale de l’Illinois. La saison 2015-2016 vient de débuter avec une nouvelle production des Noces de Figaro qui a visiblement emballé le public. La metteur en scène Barbara Gaines, spécialiste de Shakespeare, voit dans le chef-d’œuvre de Mozart non pas un ouvrage « socio-politique » évoquant l’aspiration à davantage de liberté et d’égalité à l’aube de la Révolution française, mais une comédie de mœurs, légère et grivoise, où priment les relations entre les personnages et où tout est clairement axé sur la bagatelle. A maints endroits, le public rit de bon cœur, alors que le livret de Da Ponte est parfaitement neutre. La raison ? Les surtitres, qui simplifient l’intrigue à l’extrême, mais amplifient les allusions sexuelles, à coup de « bitch » et de « bimbo » notamment. « Les Noces de Figaro pour les nuls » (sans jugement de valeur), serait-on tenté de dire. Pourquoi pas, mais il n’est pas sûr que les spectateurs qui découvrent l’ouvrage pour la première fois puissent en apprécier les finesses et les subtilités, qui font tout le sel de la partition. Il n’en demeure pas moins que la production est vive et enlevée, sans aucun temps mort, bénéficiant en outre des talents d’acteurs d’une distribution très jeune. La « folle journée » imaginée par Beaumarchais prend ici tout son sens, magnifiée de surcroît par les costumes extravagants et colorés de Susan Mickey.


Le plateau vocal est dominé par le comte de Luca Pisaroni, styliste hors pair et raffiné, au timbre suave et à la forte présence scénique. S’ils ne sont pas (encore) aussi connus que lui, ses collègues n’ont rien à lui envier. La comtesse d’Amanda Majeski réussit l’exploit de chanter ses deux airs sans difficulté apparente, avec beaucoup d’intensité et de grâce. La Suzanne rusée et espiègle de Christiane Karg est ici le vrai moteur de l’action, tout tournant autour d’elle. Son Figaro – Adam Plachetka – est un joyeux luron un peu roublard, doté d’une voix de stentor. On retiendra également le Chérubin parfaitement crédible et émouvant de vulnérabilité de Rachel Frenkel. Dans la fosse, les tempi rapides de Henrik Nánási sont en parfaite adéquation avec la mise en scène, où la tension ne faiblit à aucun moment. Le chef veille néanmoins à la cohésion de l’ensemble. Musicalement du moins, Mozart est en de bonnes mains !



Claudio Poloni

 

 

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