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Pastorale ouverture de saison

Avignon
Opéra
10/03/2015 -  et 4, 6 février (Clermont-Ferrand), 11, 12 février (Rennes), 20 août (La Chaise-Dieu) 2016
Georg Friedrich Händel : Acis and Galatea, HWV 49
Katherine Crompton (Galatea), Cyril Auvity (Acis), Patrick Kilbride (Damon), Edward Grint (Polyphemus), Emilie Nicot (Chœur), Olivier Dutilloy (comédien)
Le Banquet Céleste, Damien Guillon (direction musicale)
Anne-Laure Liégeois (mise en scène et scénographie), Renato Bianchi (costumes), Dominique Borrini (lumières)


C’est sous le signe de la coproduction et de la jeunesse qu’Avignon ouvre sa saison lyrique, associant, comme cela est l’usage trois ou quatre fois chaque année, l’Opéra et Musique Baroque en Avignon. Ouvrage de Haendel créé à l’été 1718 et jusqu’alors jamais encore donné dans la cité des Papes, Acis et Galatée met en rapport les forces vauclusiennes avec Massy, Montluçon, le Festin Compagnie, et le Centre lyrique Clermont-Auvergne.


C’est d’ailleurs le concours bisannuel auvergnat qui a fourni une partie de la distribution vocale, avec deux lauréats de l’édition de février dernier. Jeune ténor américain qui fait ce soir ses premiers pas en Europe, Patrick Kilbride confie à Damon un timbre clair au diapason de l’inspiration pastorale de la partition. Baryton-basse d’origine britannique, Edward Grint affirme en Polyphème, le géant jaloux et meurtrier, un matériau digne d’intérêt qui ne pâtit pas excessivement de son inéluctable juvénilité, laquelle ne contredit pas le caractère relativement inconsistant du personnage, en harmonie avec l’aquarelle dramatique qu’est la pièce. On pourra également apprécier la fonction du chœur, confié à une Emilie Nicot au fait du style. Mais l’on retiendra d’abord les deux rôles-titres. Si Cyril Auvity dessine avec une certaine finesse l’amoureux transport qui agite Acis, la maîtrise de Katherine Crompton, au soprano expressif et fruité, sans oublier une musicalité lumineuse, lui dame peut-être quelque peu le pion.


A la tête de son orchestre Le Banquet Céleste, Damien Guillon accompagne la légèreté irradiante de cet opéra bref inspiré par un épisode des Métamorphoses d’Ovide. La fosse souligne autant la délicatesse et les couleurs d’un effectif aux dimensions relativement intimistes que l’inimitable rhétorique haendélienne. La battue du contre-ténor français trouve un équilibre entre respiration et dynamique des tempi, que d’aucuns parmi les agités de la baguette baroqueuse pourraient méditer.


Elaborée autour d’un carré de gazon entouré d’eau dont les vaguelettes se réfléchissent, en partie, sur le plafond de la salle, et ponctuée de lustres à l’éclairage feutrée de bougies hésitant entre la table de chevet et le tableau d’époque, la scénographie d’Anne-Laure Liégeois trahit la difficulté de faire du théâtre avec un argument aussi mince. L’allure léchée du travail s’avère agréable à suivre, quand bien même il peine parfois à soutenir l’attention, se révélant passablement servile envers la musique, dont il ne prolonge guère que les potentialités illustratives. Choisissant de prendre à rebours l’habitude des surtitres, l’introduction de chacun des deux actes par un comédien pour résumer l’action accentue, en fin de compte, l’insignifiance d’une intrigue que l’on ne suit plus qu’au travers des bribes de texte que chacun peut reconnaître au gré de ses compétences anglophones, et l’honnête performance aux rémanences de fable morale d’Olivier Dutilloy induit une rupture de ton que l’on pourra ne pas juger nécessaire. Avignon vérifie ainsi le fameux prima la musica...



Gilles Charlassier

 

 

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