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Soirée disparate

Paris
Palais Garnier
09/25/2015 -  & 26, 28, 30* septembre, 1er, 2, 4, 5, 7, 9, 10, 11 octobre 2015
Benjamin Millepied: Clear, Loud, Bright, Forward (création)
Nico Muhly (musique), United Visual Artists (scénographie), Iris Van Herpen (costumes), Lucy Carter (lumières)
Jerome Robbins: Opus 19/The Dreamer
Serge Prokofiev (musique)
George Balanchine: Thème et Variations
Piotr Ilytch Tchaikovski (musique)
Les étoiles, les premiers danseurs, le corps de ballet et les élèves de l’Ecole de danse de l’Opéra national de Paris
Frédéric Laroque*/Maxime Tholance (violon), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Maxime Pascal (direction)


Clear, Loud, Bright, Forward (© Ann Ray/Opéra national de Paris)


Benjamin Millepied, dont ce spectacle inaugure la première saison de son directorat de la danse au Ballet de l’Opéra national de Paris, a un credo maintenant bien connu: Balanchine et Robbins sont ses maîtres, le New York City Ballet son modèle absolu. Traditionnelle soirée en trois parties, un peu moins traditionnellement décalée d’une heure pour cause d’ouverture des espaces publics du Palais au dispositif de Boris Charmatz 20 Danseurs pour le XXe siècle, elle affiche une création de... Benjamin Millepied, sur une musique du compositeur américain Nico Muhly, l’entrée au répertoire d’un formidable ballet de Jerome Robbins sur le Premier Concerto pour violon de Prokofiev et la reprise d’un grand classique se Balanchine, son Thème et Variations sur la musique éponyme de Tchaïkovski (dernier mouvement de sa Troisième Suite.


On ne dissimulera pas plus longtemps la déception engendrée par la quatrième création de Benjamin Millepied pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Aussi compliquée que son titre, Clear, Loud, Bright, Forward (un manifeste?), elle alterne solos et ensembles réduits, semble puiser chez Robbins, chez Forsythe, chez Millepied même, mais ne convainc jamais. Comme toujours, l’emballage est superbe, autant les costumes d’Iris Van Herpen taillés dans des coloris parfaits, la scénographie et les lumières très savantes de United Visual Artists et Lucy Carter. Seule la musique de Nico Muhly dépare un peu le glamour, un peu trop anesthésiante pour l’oreille et probablement pour la danse. Sans véritable plan, ni climax et durant une demi-heure la pièce se laisse regarder sans grand enthousiasme, l’intérêt majeur étant de voir évoluer de jeunes danseurs, la distribution ne comportant ni étoiles, ni premiers danseurs.



Opus 19: M. Ganio (© Ann Ray/Opéra national de Paris)


Le contraste avec la pièce de Robbins Opus 19/The Dreamer, créée à New York en 1979 et faisant son entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris qui compte déjà plusieurs trésors du chorégraphe américain, est un coup de poing salutaire. Réglée sur le Premier Concerto pour violon (opus 19) de Prokofiev parfaitement interprété par Frédéric Laroque et un orchestre maison en grande forme dirigé par Maxime Pascal, il s’agit d’une chorégraphie intime du plus pur style Robbins avec des idées neuves à chaque minute, réservant aux deux étoiles, Amandine Albisson et Mathieu Ganio, des moments de fusion étonnants.



Thème et variations (© Ann Ray/Opéra national de Paris)


Thème et Variations, un des joyaux un peu guindés conçus par Balanchine pour le Ballet Theater de New York, tombe un peu à plat après toute cette joie de vivre. Les danseurs semblent engoncés et danser sur des œufs. Les solistes ne sont pas du tout dans l’action. La soirée s’éternise et on en vient à se demander si ces spectacles en trois parties dans lesquelles le temps d’entracte excède parfois le minutage de la danse sont encore adaptés aux désirs du public d’aujourd’hui.



Olivier Brunel

 

 

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