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Autour de Debussy

Paris
Salle Pleyel
03/24/2001 -  
Béla Bartok : Deux images, opus 10 - Concerto pour piano n° 2
Jean Sibelius : Les Océanides, opus 73
Claude Debussy : La Mer


Cédric Tiberghien (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Jacques Mercier (direction)


Programme intelligent, fine présentation de Marcel Marnat, devant un public trop clairsemé, mais salle comble heureusement, une fois de plus, pour le passage à Pleyel de l’Orchestre national d’Ile-de-France. Lorsqu’il quittera cette formation à la fin de la saison prochaine, Jacques Mercier, sans jamais avoir choisi la facilité, pourra se flatter de l’avoir portée à un excellent niveau.


Autour de Debussy, donc. Si La Mer est donnée en quelque sorte comme « œuvre de référence » de cette soirée, Mercier en donne une version plus romantique, un rien démonstrative, que moderniste. Pas de flou, mais des couleurs franches et une bonne respiration.


Ainsi que Marnat le rappelait fort opportunément, Bartok et Sibelius – mais ils ne furent pas les seuls (on pourrait sans doute citer également Szymanowski ou Enesco) – reconnaissaient bien volontiers, à une période de leur carrière, leur dette à l’égard du compositeur français. Bartok, dans ses Images opus 10, au-delà d’un titre debussyste par excellence, paie un tribut évident à « l’impressionnisme », tout en conservant quelques souvenirs straussiens et en ouvrant surtout de nouvelles perspectives d’utilisation des musiques populaires hongroises. Sibelius, quant à lui, a déjà trouvé sa voie lorsqu’il écrit Les Océanides, mais le rapprochement avec la première des Images (En pleine fleur) de Bartok et, naturellement, avec La Mer, est saisissant.


Le Deuxième concerto de Bartok était très attendu, trois jours après l’interprétation atypique, annonciatrice des années sombres, qu’en avaient donné Pierre-Laurent Aimard et l’Orchestre de Paris dirigé par David Robertson (voir par ailleurs sur ce site). Cédric Tiberghien a indéniablement une approche plus « positive » et plus traditionnelle, néo-classique sans être froide, de cette partition, sans mettre l’accent sur son côté « coup de poing ». Avec la limpidité et la précision qu’on lui connaît, il arrive même à introduire finesse et legato, notamment dans la partie centrale (vive) de l’adagio, qui en devient merveilleusement aérienne. Le lien avec le reste du programme est brillamment rétabli par le choix du bis : le sostenuto final de la Suite opus 14 de Bartok, dans lequel l’admirable interprète de Debussy est idéalement placé pour faire ressortir les sortilèges hérités du compositeur de Pelléas.




Simon Corley

 

 

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