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Jeune talent venu du froid

Paris
Fondation Louis Vuitton
07/10/2015 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Fantaisie en ut mineur, K. 475
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 32 en ut mineur, opus 111
Robert Schumann : Fantaisie, opus 17
Claude Debussy : L’Isle joyeuse

Pavel Kolesnikov (piano)


P. Kolesnikov (© Colin Way)


Il faut suivre, dans le bel auditorium de la Fondation Louis Vuitton, le cycle de récitals « Piano nouvelle génération ». Le Sibérien Pavel Kolesnikov (né en 1989) vient de le clore avec un certain éclat. Ce n’est d’ailleurs pas un inconnu : on l’a entendu in loco, en avril, avec Augustin Dumay. Lauréat du prix Honens en 2012, il témoigne déjà d’une grande maîtrise du clavier et des partitions.


La Fantaisie en ut mineur de Mozart révèle d’emblée une légèreté du toucher, un éventail étendu de nuances, un sens de la dramatisation aussi, notamment par l’étirement des silences. Il manque seulement à ce piano très ciselé une certaine spontanéité, qui donnerait plus d’unité à l’œuvre. Les qualités du pianiste rendent très intéressantes l’ultime Sonate de Beethoven, dont le premier mouvement se déploie dans une belle clarté polyphonique. Le second confirme cette attention à la structure : les variations s’enchaînent naturellement, la musique avance – et la sonorité se colore davantage. C’est pourtant une des plus difficiles Sonates de Beethoven.


La Fantaisie de Schumann se situe un peu en deçà. Non que la partition ne soit pas digitalement et formellement dominée, même si le dernier volet semble se chercher : fait défaut un grain de folie, de passion, de « Fantasie »... que l’on attendrait d’autant plus chez un pianiste de vingt-six ans. Comme si Eusebius prenait trop le pas sur Florestan dans une œuvre dont la première partie est « à jouer d’un bout à l’autre d’une manière fantasque et passionnée »... C’est que, sans doute, Pavel Kolesnikov, qui préfère la concentration à l’effet, l’intimisme à l’exhibition, se sent plus proche d’Eusebius.


L’Isle joyeuse, en revanche, séduit par sa volubilité, ses irisations, sa souplesse rythmique, sa fraîcheur jubilatoire. Les deux bis, également, sont tout en finesse : Sonate de Scarlatti, Mazurka opus 68 n° 2 de Chopin.


Pavel Kolesnikov joue le 19 juillet à Montpellier. On peut aussi l’entendre dans un très beau disque regroupant Les Saisons et diverses pièces pour piano de Tchaïkovski (Hyperion).


Le site de Pavel Kolesnikov



Didier van Moere

 

 

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