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Pour le piano

Paris
Philharmonie 1
06/03/2015 -  
Jacques Ibert : Escales
George Gershwin : Concerto en fa
Igor Stravinsky : Petrouchka

Jorge Luis Prats (piano)
Orchestre de Paris, Yutaka Sado (direction)


J. L. Prats


Ibert, Gershwin, Stravinsky : un concert haut en rythme et en couleur de l’Orchestre de Paris, une invitation au voyage. Mais on en retiendra surtout le Concerto en fa de l’Américain. Parce que Jorge Luis Prats est, tout simplement, fabuleux. Il a les doigts, virtuoses. Il a aussi le son, d’une rondeur charnue et juteuse. Il a le swing : pas le déhanchement racoleur, l’intuition travaillée du rythme. Il a, surtout, l’imagination, la liberté... et le bonheur de jouer. D’une souplesse euphorique dans l’Allegro et l’Allegro agitato, le Concerto flirte pertinemment dans l’Adagio avec Rachmaninov, dont il retrouve l’esprit rhapsodique. Le piano caracole, s’attendrit, rebondit. Mais ne nous fions pas aux apparences : même quand il semble s’encanailler, il sait où il va et ne dérape jamais. Bis ébouriffants : trois Danses cubaines du Cubain Ignacio Cervantes et Caixinha de musica quebrada de Villa-Lobos.


Yutaka Sado n’est pas vraiment à l’unisson : trop lourd, trop raide. Les Escales, déjà, auraient pu séduire par davantage de sensualité, surtout du côté des cordes de « Rome-Palerme », par davantage de griserie lancinante dans « Tunis-Nefta ». Petrouchka rutile mais s’enlise en peu, parce que le trait reste épais, au début du quatrième tableau par exemple, alors qu’on attend une netteté tranchante, des couleurs crues, des rythmes acérés – comme si la partition iconoclaste s’était embourgeoisée. Du beau travail, un orchestre brillant, mais il manque le souffle des grands soirs. C’est du piano qu’il venait.



Didier van Moere

 

 

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