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Une symphonie imaginaire

Vienna
Konzerthaus
05/26/2015 -  et 28 mai 2015
Claude Vivier: Lonely Child
«Pasticcio. Eine imaginäre Orchesterreise»:
Joseph Haydn: Die Schöpfung, Hob. XXI.2: «Die Vorstellung des Chaos» – Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze, Hob. XX.1: Finale. Terremoto. Presto e contutta la forza – L’isola disabitata, Hob. XXVIII.9: Ouverture – Symphonie n° 64 «Tempora mutantur»: Largo – Symphonie n° 6 «Le Matin»: Menuetto – Symphonie n° 46: Finale. Presto e scherzando – Symphonie n° 60 «Il distratto»: Finale. Prestissimo – Die Jahreszeiten, Hob. XXI.3: ««Der Winter» – Symphonie n° 45 «Abschiedssinfonie»: Finale. Presto. Adagio – Pièces pour horloge mécanique, Hob. XIX (enregistrement audio quatre canaux) – Symphonie n° 90: Finale. Allegro assai

Barbara Hannigan (soprano)
Wiener Philharmoniker, Sir Simon Rattle (direction)


S. Rattle (© Johann Sebastian Hanel)


On attendait avec impatience cette symphonie imaginaire de Haydn concoctée par Sir Simon Rattle; on ressort de ce concert avec dans l’oreille – et au fond du cœur – l’œuvre de Vivier.


Simon Rattle a visiblement une relation spéciale avec Joseph Haydn, ainsi que l’indique son discours d’introduction, comparant la production du compositeur autrichien à un iceberg dont on ne voit habituellement que l’infime partie émergée; il nous le rappelle encore, à grand renfort de mimiques, en dédiant les applaudissements du public à la partition et à l’âme du compositeur.


L’agencement des onze mouvements est décidemment fort adroit; La Création fonctionne idéalement comme un lever de rideau dramatique, aux couleurs quasi-beethovéniennes, et s’enchaine naturellement avec l’extrait suivant, Terremoto. La mise en scène est habile: une ambiance tamisée et les pupitres qui s’éteignent un par un, pour plonger la salle dans le noir complet alors que résonnent les dernières notes de la Symphonie des adieux; l’enregistrement des pièces pour horloge mécanique diffusé de manière tridimensionelle, qui en prend subitement une allure de pièce contemporaine.


De formidables éclairs traversent parfois la salle – les solos de contrebasse (Trio du Menuet de la Sixième Symphonie «Le Matin», Finale de la Quatre-vingt-dixième), de miraculeux pianissimos soutirés aux cordes de l’orchestre; tout est somptueux mais on n’atteint rarement la sublime légèreté de son enregistrement avec les Berliner. Rattle semble de fait souvent donner plus à l’orchestre qu’il ne reçoit en retour.


La musique du compositeur québécois Claude Vivier (1948-1983) est en revanche baignée d’une flamme extatique, portée par tous les musiciens présents sur scène. Le son de l’orchestre rayonne d’une manière éthérée mais parfaitement défini, créant une ambiance unique – étrange mais rassurante, solitaire mais aimante. Le texte en français est délivré à la perfection sous forme incantatoire par la soprano Barbara Hannigan, qui module le timbre de chaque note avec précision. Plus que les symphonies de Haydn, ce fut bien Lonely Child (1980) la révélation de la soirée.


Notons que ce programme était donné à deux reprises cette semaine à Vienne; une première fois au Musikverein, puis le surlendemain à quelques centaines de mètres plus loin, au Konzerthaus. Cette dernière soirée sera diffusée le 5 juin à 19 heures 30 sur les ondes d’ OE1.



Dimitri Finker

 

 

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