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Piano quatre étoiles

Paris
Philharmonie 1
05/24/2015 -  
Franz Schubert : Sonates pour piano n° 18, D. 845, et n° 23, D. 960
Daniel Barenboim (piano)


D. Barenboim (© Peter Adamik)


Dernière étape du marathon schubertien de Daniel Barenboim à la Philharmonie : quatre soirées pour onze Sonates achevées, qu’il vient de graver pour Deutsche Grammophon. La Sonate en la mineur D. 845 et l’ultime en si bémol majeur confirment les qualités et les défauts de son approche. Le pianiste voit grand, déploie toutes les ressources d’un jeu superbement maîtrisé, avec une densité sonore et une profondeur de toucher dignes de Claudio Arrau, un éventail inépuisable de couleurs : il y a quelque chose de symphonique dans ce Schubert, on entend un piano de chef d’orchestre, entre Beethoven et Liszt. Mais à force de penser et de peser chaque note, le fil se perd, Barenboim sacrifie la durée à l’instant, ce qui, chez Schubert, est assez risqué. Les premiers mouvements des deux Sonates en pâtissent, le Molto moderato de la si bémol n’avance pas, très loin du voyage intérieur, avec certes ses chemins de traverse, que la musique suggère, avant que l’Andante sostenuto se déstructure alors qu’on reste fasciné par la façon de conduire la musique à la limite du silence. De quoi irriter ceux qui associent Schubert à la spontanéité – d’ailleurs très ambiguë. Si les Scherzos ont parfois de surprenantes coquetteries, la volubilité des finales, en revanche, montre un piano plus libre, plus naturel. On a donc entendu un superbe piano, parfois assez narcissique, avec aussi de vrais moments de grâce, justifiant bien sa place dans la série « Piano quatre étoiles ». Mais a-t-on vraiment entendu Schubert ?



Didier van Moere

 

 

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