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Carte blanche et Quartes blanches

Paris
Maison de la radio (Auditorium)
05/23/2015 -  
Bruno Mantovani : Streets – Troisième round
Benjamin Attahir : Quartes blanches (création)
Michael Jarrell : Assonance V (Chaque jour n’est qu’une trêve)

Vincent David (saxophone), Marc Coppey (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Bruno Mantovani (direction)


B. Mantovani (© Pascal Bastien)


Pour le week-end de Pentecôte, Radio France a donné carte blanche à Bruno Mantovani : parmi ces trois concerts, deux sont dirigés respectivement par Pascal Rophé, qui révèle la Symphonie n° 1 « L’Idée fixe », et le compositeur directeur du Conservatoire, dont on apprécie, le second jour, la direction vive et colorée, au plus près des œuvres.


Streets, pour ensemble de dix instruments, sorte de mise en musique de l’agitation new-yorkaise, créé en 2006 par le dédicataire Pierre Boulez, porte bien sa signature : maîtrise de la forme, art des combinaisons de timbre, jaillissement continu de l’énergie, goût pour les déflagrations abruptes. Mais on était plus curieux de la création de Quartes blanches – relevons le jeu de mots – du jeune Benjamin Attahir (né en 1989), commandé par Radio France et dédié à Mantovani. Trois groupes instrumentaux de six musiciens dialoguent, échangent, à travers une écriture assez vocale dans l’esprit. Sonorités raffinées et inédites, touches discrètes d’exotisme, souplesse dansante du discours, relents assumés de tonalité – des quartes certes, mais on perçoit aussi des tierces : la marque de fabrique d’un compositeur à l’écriture à la fois libre et concentrée, soucieux de mêler les sources d’inspiration et assumant ses racines sans tomber dans la carte postale.


Le concerto pour violoncelle et quatre groupes d’instruments de Michael Jarrell, malgré le jeu brillant de Marc Coppey, retient beaucoup moins l’attention : du savoir-faire, mais peu d’invention dans cet Assonance V (Chaque jour n’est qu’une trêve). Le Troisième Round de Mantovani, pour saxophone – ténor, soprano, alto puis baryton – et ensemble de douze instruments, séduit davantage, même s’il concède à la virtuosité inhérente à un genre ici revisité, avec une partie soliste ébouriffante, que le créateur Vincent David maîtrise toujours aussi brillamment. L’orchestre scintille ou vrombit, virtuose lui aussi, plein de clins d’œil entendus à toutes sortes de musique, où Mantovani semble assumer l’héritage de Stravinsky comme celui de Jolivet. Magnifiques musiciens du Philhar’, fidèles ici à la vocation de l’orchestre : la promotion de la musique contemporaine.


Le site de Bruno Mantovani


Didier van Moere

 

 

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