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Un Beethoven ou deux ?

Paris
Philharmonie 1
04/29/2015 -  
Carl Maria von Weber : Oberon: Ouverture
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Dimitri Chostakovitch : Lady Macbeth de Mzensk, opus 29: Suite (arrangement J. Conlon)

Arcadi Volodos (piano)
Orchestre de Paris, James Conlon (direction)


J. Conlon (© Dan Steinberg for L.A. Opera)


On aime toujours retrouver James Conlon à Paris, lui dont le passage à l’Opéra a laissé tant de beaux souvenirs. Son concert à la tête de l’Orchestre de Paris nous a pourtant frustrés. Pourquoi ? Parce que la Suite pour orchestre d’après Lady Macbeth de Mzensk de Chostakovitch concoctée par ses soins, allant au-delà des interludes symphoniques, relève plus d’une succession d’images sonores et de moments virtuoses que du condensé d’un opéra, même si le déroulement de l’histoire est respecté : il manque cette tension continue, cet arc du drame qui caractérisait l’original – que James Conlon dirigeait il y a quelques mois au Met. Certes l’Orchestre de Paris y brille de mille feux, le chef américain s’y montre éblouissant de maîtrise... mais on aurait préféré, s’il voulait diriger du Chostakovitch, qu’il dirige une Symphonie… Cela dit, qu’aurait donné la Suite d’Une tragédie florentine de Zemlinsky, initialement programmée, même si celui-ci a toujours trouvé chez le chef américain un de ses meilleurs interprètes ? Il a, en tout cas, a donné sa mesure dès l’Ouverture d’Obéron donnée en début de concert : sens des atmosphères et des contrastes, interprétation tantôt mystérieuse tantôt flamboyante.


Selon qu’on écoute l’orchestre ou le piano, le Troisième Concerto de Beethoven ne lorgne pas dans la même direction, alors que le pianiste reste toujours à l’écoute de ses partenaires. Conlon le dirige en chef de grande tradition : densité sans lourdeur de la pâte sonore, sens de la forme, dramatisation du discours. Bousculant justement toute une tradition, Arcadi Volodos paraît au contraire improviser, plus sanguin, plus instinctif, plus inventif aussi, avec des rebonds constants – alors que beaucoup le jouent comme L’Empereur, il y prolonge plutôt l’esprit des deux premiers Concertos. Le Largo tient de la rhapsodie rêveuse, le Rondo Allegro bondit dans une euphorie jubilatoire. Mais si, du début à la fin, le jeu se renouvelle sans cesse, c’est que le pianiste met en jeu de considérables moyens : technique à la fois d’acier et de velours, éventail dynamique très large, avec des pianissimi impeccablement timbrés, sonorité aussi ronde que colorée, même dans la puissance. On se demande parfois comment il peut jouer ainsi. Les deux bis ne s’écoutent pas moins : Sicilienne du Concerto en ré mineur de Bach et incroyable « Oiseau prophète » de Schumann.



Didier van Moere

 

 

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