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Quelque part entre Prague et Vienne

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/24/2015 -  
Anton Reicha: Quintette à vents en la mineur, opus 91 n° 2 (#)
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 14, K. 449
Ludwig van Beethoven: Sonate pour violon et piano n° 9 «A Kreutzer», opus 47 (arrangement pour quintette à deux violoncelles) (*)

Jonas Vitaud (piano), Philibert Perrine, Claire Bagot (hautbois), Nicolas Ramez, Maxime Tomba (cor), Liya Petrova, Perceval Gilles (violon), Adrien La Marca (alto), Bruno Philippe, Victor Julien-Laferrière (*) (violoncelle), Yann Dubost (contrebasse), Ensemble Ouranos (#): Mathilde Caldérini (flûte), Philibert Perrine (hautbois), Amaury Viduvier (clarinette), Rafael Angster (basson), Nicolas Ramez (cor)


L’Ensemble Ouranos (© Claude Doaré)


Le premier programme du deuxième weekend du dix-neuvième festival de Pâques de Deauville aurait pu être entendu à la toute fin du dix-huitième siècle dans quelque château quelque part entre Prague et Vienne. Anton Reicha en est certes le compositeur aujourd’hui le moins populaire des trois et ce fut un préambule très salutaire aux deux phares musicaux de son époque que sont Mozart et Beethoven que d’entendre l’Allegro assai de son Quintette à vents opus 91 n° 2. L’Ensemble Ouranos, récemment constitué de la fine fleur de la jeune génération de virtuoses d’instruments à vent français afin d’explorer le répertoire du quintette à vents, a parfaitement rendu justice à ce court fragment dans lequel prédomine le style concertant de l’œuvre du compositeur pragois Anton Reicha secondairement installé en France et qui figura au Conservatoire de Paris parmi les maîtres de Berlioz.


Parmi les interprètes qui comptent à l’aube de la vingtième année du festival, le pianiste Jonas Vitaud est aujourd’hui un des plus marquants et précieux pour l’esprit chambriste de la manifestation. Ce qu’il a réussi en jouant et dirigeant du piano avec une parfaite musicalité et maturité pianistique et un réel talent de leader avec seulement neuf partenaires, étant bien entendu que l’instrumentation originale du Quatorzième Concerto de Mozart était légère, relève du prodige. L’ensemble a été longuement applaudi et Jonas Vitaud, en soulignant ce que les deux œuvres devaient à la découverte de Bach par Mozart, a joué ensuite la Fantaisie en ré mineur avec une intensité et une sonorité très prenantes.


Est-ce rendre pleine justice à la Sonate «A Kreutzer» que de la jouer dans sa transcription réalisée par Beethoven ou un de ses élèves pour un quintette à cordes? L’absence de piano s’avère cruelle mais il est certain que l’interprétation qu’en ont donné les cinq musiciens qui sont le noyau dur de la génération actuelle du festival, avec un formidable souci d’équilibre entre les parties et une recherche de sonorité au plus près de celle de l’original, était une conclusion parfaite à cette excellente démonstration de musique de chambre au plus haut niveau.



Olivier Brunel

 

 

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