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Générations montantes et établies

Paris
Opéra Bastille
03/11/2015 -  et 14, 16*, 17, 19, 23, 24, 27, 30 mars, 1er, 2, 6, 8, 9 avril 2015
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Le Lac des cygnes, opus 20
Ludmila Pagliero*/Héloïse Bourdon/Laura Hecquet/Emilie Cozette/Hannah O’Neill/Sae Eun Park (Odette/Odile), Mathias Heymann*/Josua Hoffalt/Audric Bezard/Yannick Bittencourt/François Alu (Le Prince Siegfried), Karl Paquette/Florimond Lorieux/Alessio Carbone*/Stéphane Bullion (Rothbart), Marie-Solenne Boulet/Juliette Gernez/Christine Peltzer* (La Reine), Valentine Colasante/Eve Grinsztajn/François Alu/Fanny Gorse/Hannah O’Neill/Germain Louvet/Marine Ganio*/Pauline Verdusen*/Allister Madin*/Hugo Marchand/Eléonore Guérineau/Daniel Stokes Aubane Philbert/Letizia Galloni/Florimond Lorieux/Marion Barbeau/Lydie Vareilhes/Jérémy-Loup Ouer (Pas de trois), Aubane Philbert/Alessio Carbone/Aurélien Houette/Marion Barbeau*/Yvon Demol*/Eve Grinsztajn/Julien Cozette (Czardas), Stéphanie Romberg/Valentine Colasante/Yann Chailloux*/Yannick Bittencourt/Emilie Hasboun/Hugo Marchand/Julien Meyzindi/Hannah O’Neill*/Fanny Gorse*/Aurélien Houette*/Guillaume Charlot/Laure-Adélaïde Boucaud/Letizia Galloni/Florimond Lorieux/Germain Louvet (Danse espagnole), Mélanie Hurel/Emmanuel Thibault/Marine Ganio/Allister Madin/Eléonore Guérineau*/Simon Valastro*/Pauline Verdusen/Daniel Stokes (Danse napolitaine), Ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Kevin Rhodes/Garrett Keast* (direction musicale)
Rudolf Noureev (chorégraphie et mise en scène, d’après Marius Petipa et Lev Ivanov), Ezio Frigerio (décors), Franca Squarciapino (costumes), Vinicio Cheli (lumières)


L. Pagliero, A. Carbone (© Ann Ray/Opéra national de Paris)


Grand classique du répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris étrenné en 1984, Le Lac des cygnes chorégraphié par Noureev offre l’opportunité d’apprécier les étoiles établies comme les talents montants de la compagnie, et cette reprise au printemps 2015 n’y déroge pas. On retrouve la scénographie épurée d’Ezio Frigerio, signalant la pompe royale davantage dans les costumes, sans l’appuyer inutilement. A comparer avec le souvenir que l’on en a, les lumières parfois presque blafardes, réglées par Vinicio Cheli, accentuent peut-être la froideur glacée des abords du lac ou la fragilité éthérée des cygnes. La dramaturgie met ainsi efficacement en valeur les personnages et leurs affects, d’autant que la mise en scène approfondit le propos originel de Petipa en confiant à un même interprète les rôles du Précepteur et de Rothbart, prolongeant ainsi la duplicité entre Odile et Odette, cygnes blanc et noir, par une dialectique entre réel et fantasme que ne renierait pas la psychanalyse.


Dans ce véritable écrin pour la virtuosité autant que la sensibilité musicale, Ludmila Pagliero caractérise les deux versants de sa double incarnation en privilégiant une certaine réserve, synchrone avec la délicatesse d’Odile, sans sacrifier l’expansivité technique d’Odette à la fin du troisième acte. Jeune encore, mais étoile déjà bien affirmée, Mathias Heymann offre en Siegfried une réalisation presque sans reproche, maîtrisée, d’une vigueur impeccable, plus juvénile encore que nuancée peut-être. Impassible Précepteur, Alessio Carbone affirme une puissance certaine, qui n’a nullement besoin de simuler la cruauté pour faire un Rothbart plus impitoyable que menaçant.


Riche en numéros incontournables, Le Lac des cygnes constitue une opportunité presque sans égale pour repérer les solistes. Cela commence naturellement avec le Pas de trois du premier acte où l’on remarque, aux côtés de Marine Ganio et Pauline Verdusen, le précis et solide Allister Madin, prix AROP 2014 que l’on retrouve dans la Danse napolitaine du troisième. Marion Barbeau et Yvon Demol forment un couple nourri de fraîcheur pour les Czardas, avant de retrouver le croisement de duos de la Danse espagnole – Hannah O’Neill, Fanny Gorse, Yann Chailloux et Aurélien Houette. Avec Eléonore Guérineau, Simon Valastro distille une irrésistible énergie dans la Danse napolitaine, soutenus par les quatre autres couples, l’un des morceaux les plus aboutis du divertissement, avant l’inévitable Mazurka et son foisonnement d’ensemble, prélude au coup de théâtre, l’apparition du cygne blanc, stigmate de la trahison involontaire du prince. On mentionnera enfin la direction de Garrett Keast, sous la baguette duquel l’Orchestre de l’Opéra résonne avec un relatif sentimentalisme au goût du public.



Gilles Charlassier

 

 

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