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Blockbuster contre art et essai

Vienna
Staatsoper
03/19/2015 -  et 5 novembre 2014, 8, 12 janvier, 16, 19 février, 7, 12 mai 2015
Gioacchino Rossini : Il barbiere di Siviglia
Juan José De Leon*/Pavel Kolgatin/Dmitry Korchak/Antonino Siragusa/John Tessier (Conte d’Almaviva), Wolfgang Bankl*/Paolo Rumetz/Alfred Sramek (Bartolo), Margarita Gritskova*/Rachel Frenkel/Isabel Leonard/Elena Maximova (Rosina), Marco Caría*/Gabriel Bermúdez/Dalibor Jenis/David Pershall (Figaro), Ryan Speedo Green*/Sorin Coliban/Adam Plachetka (Basilio)
Chor und Orchester der Wiener Staatsoper, Jean-Christophe Spinosi*/Michael Güttler (direction)
Günther Rennert (conception de la mise en scène), Richard Bletschacher (mise en scène), Alfred Siercke (décors et costumes), Rudolf Fischer (lumières)


(© Wiener Staatsoper/Michael Pöhn)


S’il est vrai qu’une ouverture d’opéra se doit d’être un condensé de l’œuvre qu’elle annonce, il est souvent de même pour son interprétation. Les premières mesures, sous la direction alerte du chef d’origine corse Jean-Christophe Spinosi, prennent une consistance aérée et charpentée qui tiendra en effet jusqu’au dernier accord de la partition. La qualité de cette base orchestrale étant acquise, qu’en-est-il des voix?


Le Basilio de Ryan Speedo Green est maléfique à souhait; Bartolo, incarné par Wolfgang Bankl, brille par son articulation détaillée; Marco Caría, seul Italien sur scène, révèle un Figaro frondeur et charmeur; et le ténor Juan José De Leon, remplaçant de Javier Camarena, nous gratifie d’une interprétation dense, aux lignes tendues comme les cordes d’un violon. Il n’y pas de point faible dans la distribution, mais la vedette incontestable de la soirée se trouve être Margarita Gritskova. Vocalement impeccable sur toute l’étendue de sa tessiture, elle vocalise avec la précision d’un clavier de piano. Elle surjoue, prend son temps, minaude, en fait des tonnes – et prend ostensiblement plaisir à attirer toute l’attention sur elle. Le public viennois la connaît bien depuis son arrivée à l’Opéra de Vienne en 2012, et l’idolâtre visiblement.


La mise en scène de Günther Rennert est elle aussi un classique; créée en 1966 en langue allemande, elle doit avoir dépassé aujourd’hui la trois cent soixantième représentation. Quelques semaines après la production du Barbier de Paisiello, impossible de ne pas tenter le rapprochement. La musique de Rossini brille certes d’un éclat suprêmement supérieur à celle de son prédécesseur, se suffisant à elle-même. Osons affirmer cependant qu’entre les deux spectacles, l’on rit plus et parfois plus intelligemment chez Paisiello. La proximité du livret avec la pièce de Beaumarchais explique en partie une vision plus élaborée et vérace des personnages. C’est un peu comme comparer un modeste film d’art et d’essai avec une superproduction; l’un touche – l’autre impressionne.



Dimitri Finker

 

 

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