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Vivaldi au musée d’art et d’histoire

Geneva
Musée d’art et d’histoire
03/13/2015 -  
Antonio Vivaldi: Concerto pour deux violons en la mineur, RV 522 – Concerto pour basson en sol mineur, RV 495 – Concerto pour deux violons et deux violoncelles en ré majeur, RV 564 – Concerto pour petite flûte à bec en do majeur, RV 443 – Concerto pour deux violoncelles en sol mineur, RV 531
Solistes du Geneva Camerata : Katya Polin (flûte à bec), Anaïs Chen, Anna Faber, Yuki Kasai, Matthias Müller, Simos Papanas, Betina Pasteknik (violons), Caroline Donin, Katya Polin (alto), Ira Givol, Mara Miribung, Patrick Langot (violoncelle), Massimo Pinca (contrebasse), Bor Zuljan (luth), Gabriele Gombi (basson), Jacopo Raffaele (clavecin)


(© Antoine Lévy-Leboyer)


Le Geneva Camerata («GECA»), l’ensemble créé par David Greilsammer, fête sa deuxième année et conforte son positionnement au sein du monde musical genevois. L’originalité de son répertoire et en particulier les explorations réussies du baroque, le mélange des genres ainsi qu’un esprit de rencontres et de passerelles lui ont permis de fidéliser un public bien à lui qui est probablement distinct de celui qui se rend au Grand Théâtre et à Victoria Hall.


Cette soirée consacrée à des concertos d’Antonio Vivaldi est un parfait exemple de cette volonté de chercher à faire entendre des œuvres peu connues – et, comme le rappelle David Greilsmamer, les concertos de Vivaldi à l’exception des Quatre Saisons sont-ils vraiment connus? – en cassant le mode habituel du concert un peu statique dans une salle.



Antonio Canova, Vénus et Adonis (© MAH Genève/Flora Bevilacqua)


Pour cette occasion, les musiciens se produisent dans plusieurs salles du superbe Musée d’art et d’histoire situé dans la vieille ville de Genève. Ce spectacle fait écho à celui réalisée l’an dernier autour des Concertos brandebourgeois de Bach et se prolongera par une seconde série de concertos le 15. Le concert était complet et refusait encore du monde à la porte. Cent vingt happy fews, ainsi que l’aurait dit Stendhal, ont pu ainsi apprécier le Concerto pour deux violons RV 522 dans une rotonde au milieu duquel se trouve la saisissante sculpture de Vénus et Adonis qu’a réalisée Canova. Isabelle Burkhalter, responsable culturelle du musée, raconte la genèse et les modifications de cette œuvre, permettant aux musiciens de se déplacer dans des salles consacrées à l’art italien et suisse pour les concertos suivants non sans attirer notre attention sur des fresques de l’église des Maccabées proche de la cathédrale Saint-Pierre qui représentent des musiciens de l’époque.


Le public, calme et attentif bénéficie d’une proximité et d’une complicité avec les musiciens qui est sans comparaison avec ce qui peut se passer dans le Bâtiment des forces motrices, la salle habituelle du GECA. La taille des salles est adaptée aux sonorités fragiles et claires des instruments d’époque. Les choix d’instrumentation de Vivaldi en ressortent avec plus de force en particulier et en particulier la force et le relief des interventions de la contrebasse dont il faut souligner l’excellence de Massimo Pinca. Le crescendo qui démarre le troisième mouvement du Concerto pour basson, dont la partie est superbement tenue par Gabriele Gombi, est inattendu dans ce type de répertoire mais n’est-ce-pas dû au fait que nous nous sommes habitués au compromis que représente une salle classique trop grande qui compresse la dynamique des musiciens par rapport à leur puissance sonore que leur permet leurs instruments? Il faut également souligner la noblesse du cantabile du mouvement lent du Concerto pour deux violons et deux violoncelles.


Mais ce qui est le plus frappant est la possibilité de pouvoir se plonger dans une expérience profondément différente, de regarder des tableaux et statues réalisées à une époque proche de celle où ont été composés les concertos tout en les écoutant. Cela permet une disponibilité d’esprit et une écoute qui font que l’on ne peut pas parler de cette soirée comme un concert ou comme une visite de musée traditionnels. C’est autre chose. C’est une rencontre stimulante, originale, pleine de curiosité et d’intelligence. C’est avec ce genre de soirées que le GECA est en train de gagner ses lettres de noblesse.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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