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Plus intéressant que passionnant

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Opera Vlaanderen
02/13/2015 -  et 15*, 17, 19, 21, 22 février (Antwerpen), 4, 6, 8, 10 mars (Gent) 2015
Philip Glass: Akhnaten
Tim Mead (Akhnaten), Kai Rüütel (Nefertiti), Mari Moriya (Queen Tye), Andrew Schroeder (Horemhab), Adam Smith (Amon), James Homann (Aye), Geert Van Rampelberg (Amenhotep, Scribe), Hanne Roos, Lies Vandewege, Dorine Mortelmans, Lieselot De Wilde, Sara Jo Benoot, Martha Jones (Akhnaten’s daughters)
Koor Opera Vlaanderen, Jan Schweiger (chef de chœur), Symphonisch Orkest Opera Vlaanderen, Titus Engel (direction)
Nigel Lowery (mise en scène, décor), Walter Van Beirendonck (costumes), Glen D’haenens (éclairages), Amir Hosseinpour (chorégraphie)


(© Annemie Augustijns)


L’Opéra de Flandre représente Akhenaton de Philip Glass (né en 1937) pour la première fois en Belgique. Créé à Stuttgart en 1984 sous la direction de Dennis Russell Davies, cet opéra appartient à une trilogie sur des «hommes qui ont changé le monde dans lequel ils vivent par le pouvoir de leurs idées», Einstein on the Beach et Satyagraha (consacré à Gandhi) formant les deux précédents volets. Le livret relate le règne de ce pharaon controversé qui a imposé le culte du dieu Rê Horakhty. Pas de surprise : il s’agit bien de musique minimaliste, représentative du langage de son auteur et très addictive, mais heureusement tout de même que cela ne dure pas plus de deux heures. Les langues utilisées contribuent à l’originalité de cet ouvrage qui relève probablement moins du genre de l’opéra que de celui de l’oratorio : égyptien, akkadien, hébreu et la langue du public – en l’occurrence, le néerlandais – pour le Scribe, rôle parlé, et pour l’Hymne au soleil d’Akhenaton. Autre particularité, et non des moindres : l’orchestre est dépourvu de violons, ce qui confère à la musique une coloration plutôt sombre.


Opera Vlaanderen a beaucoup misé sur l’aspect visuel de cette production, à juste titre puisque l’opéra offre peu d’occasions aux chanteurs de s’illustrer, ceux-ci devant se fondre dans un ensemble dans lequel l’orchestre et le chœur remplissent une fonction majeure. Nigel Lowery, qui a mis en scène dans ce théâtre un Candide épatant et une Sémiramis moins convaincante, développe une conception approfondie et pertinente de cet opéra mais il est préférable, dans la mesure du possible, de lire le programme au préalable pour en comprendre toute la signification. Le spectacle ne sombre pas dans le statisme grâce à un jeu d’acteur suffisamment mobile et à la chorégraphie d’Amir Hosseinpour mais la dimension esthétique prend le dessus sur le contenu théâtral de l’ouvrage, au demeurant réduit.



(© Annemie Augustijns)


La scénographie constitue un mélange d’Egypte antique et de science-fiction, avec des éléments contemporains. Les personnages qui évoluent dans ce décor étrangement assemblé présentent la particularité d’arborer un menton et des fossettes proéminents qui rappellent la physionomie des frères Bogdanov, ce qui leur donne d’ailleurs l’impression de venir d’une autre planète. Les costumes de Walter Van Beirendonck, haute figure de la mode à Anvers, méritent qu’on s’y attarde : bizarres, voire improbables, le plus souvent dorés ou colorés, ils ne ressemblent en rien à ceux aperçus jusqu’à présent sur une scène d’opéra, même celle d’Opera Vlaanderen, pourtant réputée pour son audace. Le décor, en revanche, laisse une impression mitigée : la grande toile, de laquelle émergent des danseurs qui s’y fondent par mimétisme, ne manque pas d’impressionner mais la structure pivotante qui représente le schéma d’une ville convainc modérément. Le spectacle recourt au procédé, courant de nos jours, de la vidéo simultanée, un écran projetant en direct ce que filme une caméra invisible mais une telle démarche ne s’avère pas nécessaire. L’hétéroclisme de la scénographie en amoindrit la cohérence mais les options retenues n’enlèvent en rien la qualité d’inspiration de cette œuvre pour laquelle une version de concert aurait probablement suffi.


Titus Engel, qui obtient de l’orchestre une exécution au point, imprime l’impulsion nécessaire à cette musique tandis que les choristes s’imposent avec force dans les nombreuses pages que l’œuvre leur réserve. Aucun chanteur n’émerge mais chacun livre une prestation convenable, bien que Tim Mead ne parvienne pas à conférer de l’épaisseur et du caractère au personnage d’Akhenaton, dont il chante l’hymne au soleil dans un néerlandais peu orthodoxe. Avant la représentation, Aviel Cahn informe le public que deux choristes remplaceront Adam Smith, indisposé pour raison de santé, dans le rôle d’Amon, l’un dans la première partie, l’autre dans la seconde. Les deux chanteurs se produisent par conséquent sur un côté de la scène en s’aidant de la partition, mais, comme ce personnage intervient peu, cela ne gâche pas trop ce spectacle plus intéressant que passionnant.


Le site de Philip Glass



Sébastien Foucart

 

 

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