About us / Contact

The Classical Music Network

Limoges

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un Barbier sobre et réjouissant

Limoges
Opéra-Théâtre
12/31/2014 -  et 2, 4* janvier 2015
Gioacchino Rossini : Il barbiere di Siviglia
Taylor Stayton (Le Comte Almaviva), Tiziano Bracci (Bartolo), Eduarda Melo (Rosina), Mark Diamond (Figaro), Deyan Vatchkov (Don Basilio), Jennifer Rhys Davies (Berta), Philippe Spiegel (Fiorello), Luc-Emmanuel Berton (Ambrogio), Edouard Portal (L’Officier), Jean-Noël Cabrol (Le Notaire)
Chœur de l’Opéra-Théâtre de Limoges, Jacques Maresch (chef des chœurs), Orchestre de Limoges et du Limousin, Nicolas Chalvin (direction musicale)
Jean-François Sivadier (mise en scène), Alexandre de Dardel (scénographie), Virginie Gervaise (costumes), Johanne Saunier (chorégraphie), Cécile Kretschmar (maquillages et perruques), Philippe Berthomé (lumières)


Dans ce concert de bonne humeur de rigueur pour ces fêtes de fin d’année, l’Opéra de Limoges a choisi l’option rossinienne avec un Barbier de Séville coproduit avec Lille – où la mise en scène de Jean-François Sivadier a été créée en mai 2013 –, Caen, Reims et Dijon, qui accueilleront le spectacle au fil des semaines qui suivent. Fidèle à son univers sobre et évocateur, le metteur en scène français se concentre plus sur les situations que sur le décor. L’arrière-plan demeure résolument théâtral dans son paradoxal artifice qui conditionne sa crédibilité. Une tringle et un rideau, voilà le balcon de Rosine aussi bien que la porte de la maison de Bartolo. L’espace créé le sens et la magie: en témoignent les étoiles en fond de scène et dans le tableau final. Nul besoin de réalisme pour rendre la comédie aussi savoureuse que vraisemblable: le style reconnaissable de Jean-François Sivadier ne manque ni sa séduction, ni son effet.


A plus d’un an d’écart, la distribution vocale a conservé l’essentiel des solistes. Eduarda Melo retrouve une Rosina qu’elle fait pencher vers la légèreté pétillante d’un soprano non dénué de couleurs et de virtuosité, au diapason de son jeu piquant et mutin. Taylor Stayton offre un Almaviva également empreint de jeunesse. L’émission se consolide au fil du premier acte, élaguant des nasalisations ici ou là un peu contraintes. Dans son peignoir plutôt bonhomme, Tiziano Bracci souligne la naïveté égoïste du barbon, Bartolo qui n’a pas besoin d’éclat pour mettre en valeur une homogénéité sans relief excessif, mais non sans expressivité. Quant à la Berta de Jennifer Rhys Davies, elle livre un numéro attendu, à la maturité du théâtre plus équilibrée que celle du chant.


Figaro est passé du tempérament d’Armando Noguera à Lille, à celui de Mark Diamond, plus fruste sans doute, ce qui n’obère point cependant une présence indiscutable, nonobstant une volubilité ça et là perfectible. Basilio à lunettes noires, Deyan Vatchkov continue la fragrance slave dévolue au personnage dans cette production. On évoquera également l’intervention bien calibrée du Fiorello de Philippe Spiegel, tandis qu’Edouard Portal ne démérite point en Officier robuste. Jean-Noël Cabrol complète le tableau en Notaire et Luc-Emmanuel Berton mime Ambrogio avec humour et sensibilité.


Si le chœur de l’Opéra-Théâtre de Limoges ne subira aucun reproche dans son office, préparé par Jacques Maresch, la direction de Nicolas Chalvin, à la tête de l’Orchestre de Limoges et du Limousin, privilégié l’éclairage chambriste à l’alacrité du trait.



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com