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Triste Nativité

Paris
Cité de la musique
12/17/2014 -  
Johann Sebastian Bach : Weihnachtsoratorium, BWV 248: Cantates I, II et III
Valer Sabadus, Terry Wey (contre-ténors), Werner Güra (ténor, Evangéliste), Matthias Goerne (baryton)
Kammerorchester Basel, Deutscher Kammerchor, Julia Schröder (violon et direction)


(© Christian Flierl)


En préambule et puisque le problème sera d’actualité dans moins d’un mois à l’ouverture de la Philharmonie de Paris, il faut déplorer les conditions d’accès au parc de la Villette à l’heure des concerts du soir. Parti de l’Ouest parisien avec deux heures d’avance sur le début du concert, on a dû se résoudre à abandonner la voiture en route pour arriver par le métro à temps pour le concert qui a commencé avec quinze minutes de retard. Pourquoi pas, si l’on n’est pas découragé par l’état dans lequel se trouve aujourd’hui ce mode de transport en commun ni par les longues et sportives correspondances, ni par le patibulaire retour au son des annonces vous incitant à bien faire attention à toutes vos possessions énumérées une à une...


Pourquoi donner l’Oratorio de Noël, qui n’est pas d’une longueur inhumaine, en deux soirées? Le fait-on pour les deux Passions de Bach, qui sont plus longues? Pour allécher les auditeurs, on avait largement mis en avant la présence des deux chanteurs vedettes que sont Matthias Goerne et, à un moindre titre, Werner Güra. Quelle déception de découvrir que l’Orchestre de chambre de Bâle est un très petit ensemble au son plutôt rachitique et, surtout, que le Chœur de chambre allemand ne se compose que de douze chanteurs, eux aussi très minces de volume, à qui l’on reconnaît l’immense mérite de chanter juste mais pas celui de vaincre les difficultés techniques dont Bach a truffé sa partition.


Et qu’attendre d’un tel ensemble non dirigé, car peut-on vraiment imprimer quelque chose en jouant du violon et en dansant la gigue en même temps comme le faisait Julia Schröder? Phrasés raides, articulation pour le moins inexistante, aucune émotion dans une musique qui en ruisselle, pas de tempi vraiment définis, vents catastrophiques, sans parler des temps morts pour les déplacements de solistes et musiciens et les séances d’accord des instruments. On ajoutera que dans l’acoustique de cette salle, il est absolument cruel de produire un ensemble si mince et des chanteurs dont on ne comprenait pas un mot. Soyons charitables pour les deux contre-ténors qui tenaient les parties de soprano et d’alto en disant qu’on ne les a pas entendus et que le déséquilibre entre le sopraniste et Matthias Goerne, qui pourtant faisait tous les efforts possibles pour alléger sa voix dans le sublime duo «Herr, dein Mittleid, dein Erbamen», était le moment le plus cruel du concert. Werner Güra tient sans faiblir mais sans aucune élévation la partie d’Evangéliste et les difficultés son air redoutable «Frohe Hirten, eilt, ach, eilt» étaient maîtrisées. Sauvons tout de même, malgré les approximations du trompettiste, le superbe «Grosser Herr und starker König», dans lequel Matthias Goerne a véritablement ajouté des ornements à la reprise de l’aria, et pas de vagues variantes comme on l’entend trop souvent.


Dernière remarque, il est d’usage aujourd’hui de surtitrer les musiques chantées en langue étrangère. Quand la pédagogie est à l’ordre du jour, et puisqu’on nous annonce «un renouveau de la vie musicale» dans cette partie de la capitale, cela semble faire partie de ce que l’on est en droit d’attendre. Ajoutons que l’on n’a pas été tenté d’entendre le second volet de ce bien décevant concert.



Olivier Brunel

 

 

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