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De l’esprit viennois

Vienna
Palais Niederösterreich (Landtagssaal)
12/07/2014 -  
Ludwig van Beethoven: Musik zu einem Ritterballett, WoO 1 – 12 Deutsche Tänze, WoO 8 – Prüfung des Küssens, WoO 89 – Mit Mädeln sich vertragen, WoO 90 – Symphonie n° 1, opus 21
Wolfgang Bankl (basse)
Orchester Wiener Akademie, Martin Haselböck (direction)


M. Haselböck (© Meinrad Hofer)


Deuxième édition de ce cycle de concerts qui promet de revisiter les Symphonies de Beethoven non seulement sur instruments historiques mais aussi sur les lieux originels (voir ici). Entreprise assez unique qui ne peut voir le jour que dans une ville aussi riche de culture musicale que Vienne.


Il s’agit cette fois de la Première Symphonie, créée en 1800 au KK Hoftheater, à deux pas de la Landtagssaal où l’Orchestre de la Wiener Akademie officie ce soir. C’est une belle salle baroque, d’environ 400 places, qui a abrité dans le passé nombres de premières historiques et de bals; l’acoustique est généreuse, assez réverbérée, sans gommer toutefois la spatialisation des instruments.


L’intérêt de l’expérience saute encore une fois aux oreilles; transportée dans une nouvelle salle, et interprétée sur instruments anciens, la symphonie prend une tournure nouvelle et rafraîchissante. En particulier, la différenciation des timbres des vents redonne aux tuilages instrumentaux et aux réexpositions toute leur signification – à l’opposé d’un orchestre moderne où l’homogénéité recherchée des pupitres rend certaines répétitions moins caractérisées et savoureuses. Les tempi sont comme à l’accoutumée extrêmement rapides; le deuxième mouvement prend soudain une physionomie dansante et sautillante assez inhabituelle, mais reste conduit avec intelligence et respect des phrasés. L’articulation est claire, bien adaptée à l’acoustique, permettant par exemple aux cuivres de lancer les interventions des cordes sans alourdir le propos. On regrettera simplement quelques approximations dans les pupitres des violons, dont l’enthousiasme ne suffit pas toujours à compenser les décalages dans certains traits.


La première partie permettait de découvrir quelques œuvres de jeunesse, composées au début des années 1790, la période où Beethoven s’installe à Vienne pour ne plus en repartir. On s’amuse à reconnaître dans la musique de ballet WoO 1 des emprunts à Haydn, et on apprécie certains effets spectaculaires (bien mis en valeur par l’orchestre) et des passages à l’instrumentation beaucoup plus soignée que ne laisserait supposer le caractère mineur de l’œuvre. La quatrième danse, par exemple, introduit des éléments tragiques que l’on retrouvera plus tard dans la Quatrième Symphonie de Schubert (symphonie injustement sous-estimée). Là encore, quelques problèmes de mise en place dans les pupitres de violons nous rappellent, que sous une apparente facilite, ces petites pièces enchaînent en permanence des changements de tempo délicats à négocier.


Deux arias pour basse et orchestre, interprétées avec décontraction, complètent ce programme. Prochain concert en mars, à l’Académie autrichienne des sciences.



Dimitri Finker

 

 

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