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Pour les voix et l’orchestre

Liège
Opéra royal de Wallonie
11/26/2014 -  et 29 novembre, 2, 4, 7* décembre 2014
Giuseppe Verdi: Luisa Miller
Patrizia Ciofi (Luisa), Gregory Kunde (Rodolfo), Nicola Alaimo (Miller), Bálint Szabó (Wurm), Luciano Montanaro (Il Conte di Walter), Alexise Yerna (Laura), Christine Melis (Federica), Stefano De Rosa (Un contandino)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Marcel Seminara (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Massimo Zanetti (direction)
Jean-Claude Fall (mise en scène), Gérard Didier (décors), Agostino Cavalca (costumes), Martine André (lumières)


(© Jacky Croisier)


L’Opéra royal de Wallonie remonte une Luisa Miller représentée il y a neuf ans. «J’ai essayé de raconter ce que m’a raconté la musique» : Jean-Claude Fall conclut avec sobriété sa note de mise en scène dans laquelle il explique s’être laissé guider par la musique, «rien que la musique». Malgré des intentions louables, son travail s’efface littéralement devant elle, les personnages se détachant tant bien que mal grâce avant tout au talent des chanteurs. La direction d’acteur se résume à des poses convenues qui rappellent le théâtre d’antan. A l’exception des enfants, qui apportent fraîcheur et insouciance, l’immobilité trop systématique des interprètes plombe ce spectacle alors que le décor parait paradoxalement léger. La scénographie bénéficie d’éclairages évocateurs et de beaux costumes qui transposent le drame dans l’Italie de l’entre-deux-guerres – après tout, pourquoi pas ? Le plan incliné du plateau se soulève à deux reprise pour suggérer un lieu clos et sombre mais ce changement à vue s’avère peu esthétique, surtout qu’il s’accompagne de grincements. Le spectacle a néanmoins le mérite de ne pas recréer un cadre paysan et bourgeois trop artificiel et caricatural. Jean-Claude Fall respecte la musique mais ne rend pas vraiment justice au potentiel dramatique de cet opéra.


Un avantage cependant : grâce à une mise en scène aussi sommaire, le chant se déploie sans entrave. La Luisa de Patrizia Ciofi ne déçoit pas. La voix explore au fur et à mesure une palette de couleurs diversifiée et subtilement contrastée, le chant demeurant fidèle à un style belcantiste de bon goût, malgré quelques aigus indurés. La soprano, qui incarne ce personnage pour la première fois, conjugue virtuosité et expressivité en musicienne chevronnée. Nicola Alaimo compose un père convaincant grâce à sa présence scénique, à son timbre typé et à son instinct musical tandis que Gregory Kunde, qui se produit enfin dans ce théâtre, épate en Rodolfo au moyen d’un chant accompli, à la fois souple et puissant, qui s’appuie sur des solides ressources. Le ténor mérite l’accueil triomphal que la salle lui réserve à l’occasion de cette prise de rôle. Bálint Szabó et Luciano Montanaro, respectivement Wurm et Walter, livrent une prestation plus commune tandis qu’Alexise Yerna et Christine Melis, distribuées dans les petits rôles de Laura et de Federica, complètent la distribution sans démériter.


Trop figés, les chœurs ne se démarquent pas particulièrement, au contraire de l’orchestre, placé sous la direction diligente et respectueuse des équilibres de Massimo Zanetti. Le chef va droit au but, gère impeccablement l’alternance de tension et de détente et obtient des musiciens une prestation de haute tenue, svelte et précise – les cordes, maigres et indécises dans l’Ouverture, gagnent heureusement en densité et en assurance par la suite. Le programme ne comporte de nouveau aucune biographie des artistes, une décision aussi incompréhensible que consternante qui singularise fâcheusement l’Opéra royal de Wallonie par rapport aux autres maisons d’opéra du Royaume.



Sébastien Foucart

 

 

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