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Il faut que jeunesse se passe

Zurich
Tonhalle
11/26/2014 -  et 27* novembre 2014
Maurice Ravel : Une barque sur l’océan – Valses nobles et sentimentales
Richard Strauss : Vier letzte Lieder
Franz Schubert : Die Zauberharfe, D. 644: Ouverture
Igor Stravinski : L’Oiseau de feu (Suite)

Anja Harteros (soprano)
Tonhalle-Orchester Zürich, Lionel Bringuier (direction)


Nul n’est prophète en son pays : vainqueur du Concours de Besançon en 2005, le jeune chef français Lionel Bringuier (né en 1986) a très vite quitté l’Hexagone pour Los Angeles, où il est resté six ans durant « Resident Conductor », d’abord aux côtés d’Esa-Pekka Salonen puis de Gustavo Dudamel. S’il s’est aussi produit avec le Cleveland Orchestra, le New York Philharmonic, l’Orchestre du Gewandhaus ou encore le Royal Concertgebouw Orchestra, pour ne citer que les phalanges les plus prestigieuses, il a, par contre, donné relativement peu de concerts dans son pays. Quoi qu’il en soit, son jeune âge n’a pas empêché le vénérable Orchestre de la Tonhalle de Zurich de le choisir comme « Chefdirigent » à compter de cette saison. Le Français succède ainsi au très expérimenté David Zinman. Lionel Bringuier n’a pas eu froid aux yeux pour l’inauguration de son mandat zurichois puisqu’il a choisi de diriger la création mondiale de Karawane d’un certain... Esa-Pekka Salonen !


Pour son deuxième concert de la saison, l’audace était aussi de mise, avec un programme sortant des sentiers battus. Le chef en a surtout profité pour faire la démonstration de sa jeunesse, de son enthousiasme et de sa fougue, laissant vibrer et trépider l’orchestre au plus haut degré. Si cela lui réussit parfaitement pour les élans de L’Oiseau de feu de Stravinski et pour les grondements de la mer d’Une Barque sur l’océan de Ravel, le résultat est plus discutable pour les Valses nobles et sentimentales du même Ravel, qui, du coup, manquent quelque peu de raffinement et de nuances, et surtout pour l’Ouverture de La Harpe enchantée, qui se révèle martiale et carrée, un comble pour Schubert !


Les Quatre derniers Lieder de Strauss constituaient le point d’orgue de la soirée. Légère déception là aussi, le chef couvrant parfois la chanteuse et l’orchestre ne parvenant pas à se parer de l’onctuosité et de la brillance qui caractérisent les longues phrases de la partition. Anja Harteros a semblé, elle aussi, légèrement en retrait. Ses aigus se sont parfois révélés durs et métalliques, alors que son interprétation, très intériorisé, a paru par trop retenue. Mais la soprano allemande n’en demeure pas moins l’une des plus grandes interprètes actuelles de l’œuvre, et ses « pianissimi » éthérés, sa longueur de souffle et son sens de la ligne ont fait merveille. Une prestation malgré tout globalement convaincante, à défaut d’être émouvante. En prenant son poste à la Tonhalle, Lionel Bringuier savait pertinemment que la tâche ne serait pas aisée, et ses débuts zurichois pour le moins contrastés le prouvent. Mais le chef dispose d’un atout de taille : il a tout le temps devant lui.



Claudio Poloni

 

 

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