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Entente parfaite

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/22/2014 -  et 18 (Bordeaux), 24 (Amiens) novembre 2014
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano
Dimitri Chostakovitch : Préludes opus 34 n° 12 et n° 6
Igor Stravinsky : Divertimento
Richard Strauss : Sonate pour violon et piano, opus 18

Vadim Repin (violon), Boris Berezovsky (piano)


V. Repin (© Gela Megrelidze)


Vadim Repin et Boris Berezovsky forment un duo parfait: pas stars pour deux sous, une entente parfaite fondée sur une longue pratique commune et fibre artistique comparable. Le récital qu’ils viennent de donner au Théâtre des Champs-Elysées en est l’illustration complète. Réunir un public aussi nombreux et concentré un samedi soir d’automne printanier avec un programme n’affichant que des compositeurs du XXe siècle est un exploit. Si Berezovsky est très présent dans les saisons musicales parisiennes, Repin l’est moins et a son public qui lui est fidèle.


Programme sévère donc, avec comme ouverture une pièce qui n’est pas idéale pour flatter la sonorité d’un violoniste. Repin et Berezovsky ont cependant mené avec une très belle gravité la bien austère Sonate de Debussy, œuvre d’un compositeur malade mais toujours prolixe en inventions thématiques et rythmiques. Plus riants, les Préludes opus 34 font entrer dans le monde parfois grinçant et satirique de la première manière de Chostakovitch, univers apparemment très familier aux deux interprètes qui ont quasiment enchaîné la pièce suivante de Stravinsky, laissant à peine au public le loisir d’applaudir à retardement pendant la transition. Plus connu dans sa version orchestrale (Le Baiser de la fée), le Divertimento de Stravinsky n’a pas le mordant de ses œuvres postérieures mais il donna à Repin l’occasion de déployer une sonorité plus chaleureuse, qu’il avait un peu occultée au début du concert.


Mais c’est véritablement à la longue et belle Sonate en mi bémol majeur de Richard Strauss, œuvre de jeunesse de facture classique dans laquelle l’amateur de ses opéras peut entendre déjà tout un matériel thématique vocal et instrumental utilisé plus tard dans ses compositions lyriques et ses poèmes symphoniques, que Repin a réservé sa plus belle sonorité, particulièrement dans la longue et plaintive «Improvisation» centrale. Berezovsky a mené avec beaucoup d’esprit sa partie dans laquelle Richard Strauss, qui tenait le piano à la création de l’œuvre, a glissé de très sournoises difficultés.


Généreux, les deux interprètes ont régalé le public de trois bis d’essence plus romantique, dont un extrait de la Troisième Sonate de Grieg, dans lequel Repin a renoué avec la tradition de sonorité qui a fait sa légende, et l’étourdissant Tambourin chinois de Fritz Kreisler.


Le site de Vadim Repin



Olivier Brunel

 

 

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