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En temps de guerre et de paix

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/09/2014 -  
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 5, opus 67
Dimitri Chostakovitch: Symphonie n° 8, opus 65

Orchestre symphonique de la Monnaie, Hartmut Haenchen (direction)




H. Haenchen(© Elisabeth Heinemann)


La Monnaie développe une intéressante série de concerts chaque saison. Même si les œuvres choisies figurent en bonne place au répertoire depuis longtemps, leur association ne laisse le plus souvent rien au hasard. Exemplaire, comme d’habitude, le programme de salle explique le rapprochement, imaginé par Hartmut Haenchen, de la Cinquième Symphonie (1807-1808) de Beethoven avec la Huitième (1943) de Chostakovitch, toutes deux composées en temps de guerre et analogues par leurs tonalités, du moins celles de début (ut mineur) et de fin (ut majeur). La date du concert, deux jours avant le 11 novembre, et le contexte des célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale, du soixante-quinzième anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et des vingt-cinq ans de la chute du Mur de Berlin renforcent la cohérence du couplage.


Hartmut Haenchen livre une interprétation plutôt traditionnelle de la symphonie de Beethoven compte tenu de l’effectif et de la sonorité, l’Orchestre de la Monnaie n’adoptant pas les pratiques des formations qui recourent aux instruments d’époque. Néanmoins, les tempi demeurent serrés et les contrastes dynamiques vigoureusement marqués, ce qui permet à la musique de progresser telle une lame de fond. L’exécution, concentrée, nette et sans bavure, se signale en outre par sa lisibilité, le chef veillant à dégager les voix intermédiaires. Les musiciens témoignent de beaucoup de discipline, en particulier les cordes, soudées, et les cuivres, surtout les trombones, précis et éloquents.


Les trombones ont justement tout le loisir de s’exprimer, comme, du reste, les cors et les trompettes, dans la Huitième de Chostakovitch, créée durant l’année de naissance du chef. Le niveau instrumental reste identique à celui atteint en première partie : cuivres parfaitement à l’unisson, bois exacts et expressifs, notamment le cor anglais et le basson, cordes souples et unies, percussions d’une impeccable force de frappe. A défaut de susciter une suffocante émotion, le chef confère à cette grande heure de musique, d’inspiration parfois inégale, une dimension épique, puissamment évocatrice et grandiose par moments. Le prochain concert de l’orchestre se tiendra le 19 et le 21 décembre, également au Palais des Beaux-Arts : Ludovic Morlot le dirigera dans une œuvre tout indiquée à cette époque de l’année, L’Enfance du Christ de Berlioz.


Le site de Hartmut Haenchen




Sébastien Foucart

 

 

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