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Un Rosenkavalier dans le décor

Copenhagen
Operaen (Store Scene)
09/12/2014 -  et 20, 25, 28 septembre, 5, 11, 18*, 26 octobre 2014, 18, 24 janvier 2015
Richard Strauss : Der Rosenkavalier, opus 59
Ann Petersen (la Maréchale), Wolfgang Bankl (Baron Ochs), Elisabeth Jansson (Octavian), Anke Briegel (Sophie), Morten Frank Larsen (Faninal), Cornelia Beskow (Marianne), Bengt-Ola Morgny (Valzacchi), Hanne Fischer (Annina), Gert Henning-Jensen (Un chanteur italien), Florian Plock (Un commissaire de police), Ole Jegindø Norup (Un notaire), Peter Stehen Andersen (Un domestique), Anne Sophie Hjort Ullner, Sara Madeleine Swietlicki, Felicia Gyllenstig Serrao (Trois orphelins), Elisabeth Halling (Une modiste), Peter Arnoldsson (Un dresseur), Carl Rahmqvist, Lasse Bach, Mogens Gert Hansen, Simon Schelling (Quatre laquais de la Maréchale), Søren Hossy (Le majordome de la Maréchale), Torleif Steinstø (Le majordome de Faninal), Hans Lawaetz (Un aubergiste), Carl Rahmqvist, Thomas Poulsen Kragh, Lasse Bach, Morten Lassenius Kramp (Quatre serviteurs), Jonatan Trock (Leopold), Wazir Rijal (Mohammed)
Det Danske Drengekor, Det Kongelige Operakor, Florian Krumpöck (chef de chœur), Det Kongelige Kapel, Michael Boder (direction musicale)
Marco Arturo Marelli (mise en scène, scénographie, décors), Anne Fugl (assistante à la mise en scène), Dagmar Niefind-Marelli (costumes)


(© Miklos Szabo)


Depuis une dizaine d’années, l’Opéra de Paris n’est plus la seule institution lyrique bicéphale en Europe: Copenhague s’est doté, avant Oslo, d’une salle au design contemporain en face de l’Amalienborg – la perspective n’a rien d’un hasard – qui fait le bonheur des vues sur la langue portuaire comme des cartes postales, et donc des i-phones – à ce détail près que l’Opéra de Copenhague héberge également, à la manière des théâtre germaniques, le répertoire dramatique parlé. Comparaison ne valant pas raison, l’on a ici essentiellement fait appel sur la terre danoise, à un investisseur privé, qui a voulu montrer sa puissance jusque dans le plafond en or massif – à chacun son Chagall pourra-t-on observer.


Cette saison anniversaire s’ouvre avec la reprise du Chevalier à la rose de Richard Strauss réglé par Marco Arturo Marelli, dont le travail de scénographe est largement célébré d’un bout à l’autre de l’Europe. Ici, un vaste en miroir en oblique réfléchit le trompe-l’œil qui s’étale sur le plateau. Les apprêts de la noblesse s’évanouissent dans une mélancolie bleutée, au fur et à mesure du premier acte et du renoncement de la Maréchale. L’illusion d’optique permet de pallier l’absence de l’escalier dans la présentation de la rose. La vis comica n’est pas absente, en particulier au troisième acte où les appétits lubriques du baron Ochs sont bernés par Mariandel-Octavian et les gens que sa muflerie pingre a retournés en adversaires, même si elle reste souvent sage, sinon un peu conventionnelle, à l’instar de la direction d’acteurs.


Dans le cas d’espèce, la parodie pâle que fait Elisabeth Jansson de l’accent des faubourgs populaires de Vienne n’y est peut-être pas étrangère, en dépit d’une incarnation plutôt soignée. Sans démériter, celle, sensible, d’Ann Petersen en Maréchale n’a sans doute pas la sensualité un peu capiteuse des grandes tenantes du rôle d’hier et d’aujourd’hui. Anke Briegel réserve à Sophie une agréable fraîcheur, qui ne compense pas toujours des moyens parfois limités. On appréciera le solide Faninal de Morten Frank Larsen, tandis que Wolfgang Bankl épargne à Ochs la caricature de vulgarité où d’aucuns le confinent. Parmi la galerie de personnages secondaires, on évoquera la Marianne de Cornelia Beskow, le Valzacchi de Bengt-Ola Morgny, l’Annina d’Hanne Fischer, ou encore le chanteur italien dévolu à Gert Henning-Jensen, sans oublier des ensembles menés efficacement. A la tête de l’orchestre de la maison, Michael Boder évite les excès de kitch où on pourrait aisément verser, et fait respirer les pupitres sans perdre de vue la cohérence et la continuité dramatiques.



Gilles Charlassier

 

 

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