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Un double événement

Lille
Nouveau Siècle
11/12/1999 -  
Igor Stravinski : Variations chorales " Vom Himmel Hoch …"
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n°1, en mi bémol Majeur, op.107
Darius Milhaud : Les Choéphores

Mstislav Rostropovich (violoncelle)
Edith Scob, récitante (Une Choéphore), Hélène Perraguin, mezzo-soprano (Electre), Salomé Heller, soprano (Une Choéphore), Sviatoslav Smirnov, baryton (Oreste)
Choeur Régional Vittoria d’Ile de France
Orchestre National de Lille, Jean-Claude Casadesus (Direction musicale

Un programme de musique contemporaine arrivant à remplir trois salles presque combles : voilà un pari qui a pu paraître risqué, même avec Mstislav Rostropovich en tête d’affiche. Celui-ci a été à la hauteur de l’événement dans ce superbe concerto de Chostakovitch mettant en valeur sa virtuosité inébranlable, sa fine sensibilité et surtout l’osmose parfaite avec Jean-Claude Casadesus et son orchestre, un Orchestre National de Lille en grande forme dans ce répertoire. La deuxième partie du concert était consacrée aux Choéphores qui associa Darius Milhaud à Paul Claudel autour d’un projet consacré à l’Orestie. Après Agamemnon (1913) et avant Les Eunémides (1922), seul véritable opéra de cette Trilogie , Les Choéphores, achevées en 1917, est une oeuvre d’une trentaine de minutes où se mêlent des scènes chantées par trois solistes et le choeur, des intermèdes orchestraux et surtout une partie finale d’une grande nouveauté pour l’époque : une récitante dit le texte en mesure pendant l’intervention du choeur également en voie parlée (et onomatopées), en dialogue avec des instruments de percussion. On peut ne pas apprécier le texte de Claudel mais on ne peut dénier l’impact émotionnel du finale de cette oeuvre peut-être pas essentielle, mais intéressante. Associé à l’Orchestre National de Lille énergique, le Choeur Vittoria d’Ile de France, bien plus impliqué que dans les Variations Chorales de Stravinski qui ouvrait le concert, répondait efficacement à la vigoureuse direction de Casadesus. La distribution était de bonne qualité : on retrouvait avec plaisir Salomé Heller, cette jeune soprano récemment entendue dans Les Indes Galantes à Tourcoing ; Hélène Perraguin remplaçait au dernier moment Karine Ohanyan et s'en est tirée avec honneur; Sviatoslav Smirnov a une superbe voix de baryton qu'on espère réentendre bientôt (il devrait être un magnifique Eugène Onéguine bientôt à Rennes). Et surtout quelle joie émue que celle de revoir Edith Scob, mythique actrice des films de Georges Franju, éblouissante de précision et de sensibilité en récitante maîtrisant à la perfection les difficultés de la mise en rythme du texte sur la musique.



Christophe Vetter

 

 

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